Russie : un homme (mort) condamné pour "extrémisme" LGBT+

Nicolas Scheffer sur Têtu en date du 16 novembre 2025 à 11h46

Un agent de voyage, arrêté fin 2024 et retrouvé mort quelques semaines plus tard dans sa cellule, a été condamné en vertu de la récente loi russe classant le "mouvement LGBT" parmi les organisations "terroristes et extrémistes".

Le zèle de l'homophobie d'État sous Vladimir Poutine va jusqu'à condamner les morts. À Moscou, un certain Andreï Kotov, gérant d'une agence de voyage, a été reconnu coupable d'"extrémisme" par le tribunal du district de Golovinsky, rapporte l'Agence France-Presse (AFP) ce vendredi 14 novembre. Le jugement ne prévoit toutefois pas de quantum de peine dans la mesure où l'homme... est mort en prison il y a un an. C'est la première condamnation connue pour ce motif introduit dans la loi russe en mars 2024, et qui classe un prétendu "mouvement international LGBT" sur la liste des organisations "terroristes et extrémistes".

Gérant de la société Men Travel, Andreï Kotov était accusé d'avoir organisé des voyages pour des homosexuels, ce qui lui vaut cette condamnation pour "activité extrémiste", selon les informations du média russe indépendant Mediazona qui a assisté au délibéré. Andreï Kotov avait été interpellé le 20 novembre 2024 car il "préparait un voyage pour les partisans des valeurs sexuelles non traditionnelles en Égypte pour les vacances du Nouvel An", écrivait alors l'agence de presse Tass, ajoutant qu'"une affaire pénale a été ouverte contre lui en vertu de la loi sur la participation aux activités d'une organisation extrémiste".

(...) Placé en détention provisoire, il est mort quelques semaines plus tard dans sa cellule, à l'âge de 48 ans. Les autorités ont affirmé à son avocate, Leysan Mannapova, qu'il s'agissait d'un suicide. Selon cette dernière, il avait auparavant subi des mauvais traitement en détention ; l'un de ses amis, cité par Mediazona, rapporte ains qu'il avait été placé à l'isolement pendant 15 jours et n'a pas eu accès à des médicaments ni même à des vêtements chauds.

Dans la foulée de l'arrestation d'Andreï Kotov, plusieurs boites de nuit queers de Moscou ont fait l'objet de raids policiers, l'un des moyens de la persécution policière des personnes LGBT+ sous la présidence de Vladimir Poutine. Le président russe a en effet théorisé depuis plus de dix ans que tout ce qui s'oppose aux "valeurs familiales traditionnelles" résulte de l'influence du monde occidental, et constitue une menace existentielle pour la Russie.

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