Les politiques pénitentiaires relatives aux transgenres concernent aussi les droits des autochtones
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Fallon Aubee, Leon Laidlaw sur Xtra* en date du 07 octobre 2025 à 10h04
Crédit : Getty Images ; Elham Numan/XtraLe programme politique de droite qui cherche à légiférer pour faire disparaître les personnes transgenres vise une fois de plus certaines des personnes transgenres les plus vulnérables : celles qui vivent en prison. Dans la partie nord de l'île de la Tortue, actuellement connue sous le nom de Canada, François Bonnardel, ministre de la Sécurité publique du Québec, a annoncé au printemps dernier que les politiques favorables aux personnes transgenres seraient annulées et que le système provincial reviendrait à la pratique consistant à détenir les personnes transgenres dans des prisons en fonction de leur « sexe anatomique ». Cette décision fait suite au décret signé en janvier par le président américain Donald Trump dénonçant « l'extrémisme idéologique lié au genre » et appelant à la ségrégation sexuelle dans des espaces tels que les prisons et les toilettes.
En réalité, les personnes transgenres ne représentent qu'une petite fraction de l'ensemble des personnes incarcérées. Au Québec, le recul des droits des personnes transgenres ne devrait toucher que 0,1 % de la population carcérale, soit six personnes seulement. Pourtant, certaines organisations « féministes » et certains groupes de défense des prisonniers émettent des voix dissidentes dangereuses qui ciblent ouvertement les femmes transgenres en les excluant, en reprenant le vieux cliché qui présente les femmes transgenres comme une « menace » pour les femmes cisgenres. Il est troublant que quelques femmes transgenres incarcérées soient devenues les boucs émissaires de la violence qui existe déjà dans les prisons pour femmes. Cette division profite au système pénitentiaire, car elle détourne l'attention du fait que la prison est la source commune de violence et d'oppression pour toutes les personnes incarcérées.Les personnes transgenres et bispirituelles autochtones sont les plus touchées par les changements apportés aux politiques pénitentiaires, étant donné que les peuples autochtones sont incarcérés en grand nombre dans les prisons canadiennes. Selon les données de 2021 du Bureau de l'enquêteur correctionnel, les peuples autochtones représentent 30 % des personnes incarcérées au niveau fédéral et 50 % des personnes incarcérées dans le système pénitentiaire pour femmes. Dans les systèmes provinciaux des Prairies, comme au Manitoba, un rapport de Statistique Canada publié en 2020 montre que ce chiffre atteint le taux alarmant de 75 %. Compte tenu de ce contexte, il n'est peut-être pas surprenant que près de la moitié des personnes bénéficiant des politiques relatives aux droits des personnes transgenres dans les prisons fédérales canadiennes soient autochtones. C'est pourquoi les politiques pénitentiaires relatives aux personnes transgenres ne concernent pas seulement le genre, mais aussi les droits des Autochtones.
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