Le prononcé de la libération de deux lesbiennes le mardi 05 août et la sanction administrative décidée à l'encontre du magistrat qui a rendu le délibéré invoquant une absence manifeste d'outrage à la pudeur en public, vient de provoquer un nouveau coup de semonce sur la scène politique nigérienne.
Ainsi, le Garde des Sceaux de la junte, Alio Daouda a dissout le 08 août 2025 l'ensemble des syndicats intervenant dans le secteur de la justice, à la suite de rumeurs faisant état de l'imminence du déclenchement d'une grève pour protester contre la perte d'indépendance de l'institution judiciaire.
Pour rappel, le Niger est dirigé par le général Abdourahamane Tchiani, suite à un coup d'Etat intervenu le 26 juillet 2023. Depuis ce début d'année il s'est vu octroyé un mandat de refondation de 5 ans au cours d'un cénacle opaque composé de 714 participants, afin de conserver le pouvoir jusqu'en 2030, en qualité de président de la République.
Un ministre homophobe qui veut faire plier les juges
Au total, ce sont près de 5 syndicats agissant auprès des personnels de justice qui sont rayés d’un trait de plume : le Syndicat Autonome des Magistrats du Niger (SAMAN), le Syndicat Indépendant des Magistrats du Niger (SIMAN), le Syndicat National des Agents de la Justice (SNAJ), le Syndicat des Cadres de l’Administration de la Justice (SYNCAT), l’Union des Magistrats du Niger (UMAN).
Si Radio France Internationale prend les pincettes d’indiquer que les « arrêtés signés jeudi 7 août par le ministre de l’Intérieur ne précisent pas les raisons de ces dissolutions », le ministre de la justice lors d’une conférence de presse à son cabinet s’est montré beaucoup plus loquace quoique parfois confus en date du 8 août :
« Il se sussure que les magistrats veulent aller en grève parce qu’un des collègues a été réaffecté pour avoir rendu une décision dans des faits gravissimes d’atteinte à la sûreté et d’atteinte publique à la pudeur, dans un pays islamique où nous sommes à 99% musulmans ».
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