Rapport du comité des sages sur l’identité de genre : nouvelles publications
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ATQ, Chris Bergeron, Interligne et R Pratka en date du 09 juin 2025 à 13h40
Alors que plusieurs organismes poursuivent leur analyse du volumineux rapport du « comité des sages » sur l’identité de genre, Fugues écrit un permier compte-rendu signé par R. Pratka.
Le 30 mai, le « comité des sages » sur l’identité de genre, mis sur pied par la ministre de la Famille du Québec, a présenté son rapport en conférence de presse à Québec. Le comité a été créé en décembre 2023, dans la foulée des manifestations contre l’enseignement de « l’idéologie de genre », des contre-manifestations des membres de la communauté trans et non binaire et de leurs allié·e·s, ainsi que de l’augmentation de l’intolérance envers les personnes trans.
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La page Facebook de l'Aide aux Trans du Québec (ATQ) diffuse un première revue de presse et ses premières réactions.
Vendredi dernier, à la suite de la publication du rapport du Comité de « sages » sur l’identité de genre, notre équipe s’est rapidement mobilisée pour y réagir.Aux côtés d’autres organismes œuvrant auprès des personnes trans, non binaires et queers, nous avons procédé à une première lecture commune du sommaire du rapport et élaboré une réponse concertée destinée aux médias.Bien que l’analyse complète du rapport — qui compte plusieurs centaines de pages — soit toujours en cours, certains constats sont déjà préoccupants. Les femmes trans y sont particulièrement ciblées, tandis que les réalités des hommes trans et des personnes non binaires sont largement invisibilisées. Certaines recommandations, malgré un ton se voulant nuancé, risquent en réalité de renforcer des stéréotypes et des préjugés.Si nous reconnaissons la pertinence de certaines propositions — notamment en matière de formation des professionnel·les de la santé —, la composition du Comité reste une faille majeure : l’absence de personnes concernées et d’expert·es issu·es de nos communautés remet totalement en question la légitimité du processus.Hier, la ministre de la Famille a tenu un point de presse, au cours duquel plusieurs de ses propos ont suscité de vives préoccupations. Nous publierons sous peu une réaction plus détaillée et poursuivons en parallèle notre analyse du rapport.Lire la suite sur Facebook.Interligne a aussi fait une contribution sur sa page Facebook.Méthodologie : un mot technique, aux conséquences bien réelles.Quand un rapport touche aux droits fondamentaux de milliers de personnes, la rigueur n’est pas optionnelle.Et pourtant, dans le cas du comité des sages, les angles morts méthodologiques sont nombreux — et lourds de sens.On te résume pourquoi ça compte. Vraiment.Lire la suite sur Facebook.L'écrivaine et chroniqueuse Chris Bergeron a aussi réagi sur LinkedIn.
Rien sur nous sans nous!
Aujourd'hui le gouvernement du Québec a rendu public le rapport du Comité des sages sur l’identité de genre. Un rapport volumineux, qui prétend éclairer un débat social devenu, selon ses auteur·es, « polarisé ». Un rapport qui, paradoxalement, ne donne aucune voix réelle aux personnes trans. Pas un seul membre du comité ne s’identifie comme transgenre ou non binaire. Aucun.
Comment parler de nous sans nous ? Comment prétendre « faire la lumière » quand on ne voit pas celles et ceux qu’on exclut du cercle des décideur·ses ? Quand on prétend écouter tout le monde — y compris ceux qui nient notre droit d’exister — au nom d’un « dialogue équilibré » ?Je suis trans. J’ai marché à contre-courant toute ma vie. J’ai survécu aux silences, aux regards détournés, aux demi-sourires. Je sais ce que ça coûte d’affirmer qui on est. Je sais aussi que notre simple existence dérange les systèmes établis.
Ce rapport prétend défendre le vivre-ensemble. Mais il fait l’erreur fondamentale de mettre sur le même pied l’exclusion et la revendication de droits. De présenter la souffrance des personnes trans comme un « point de vue » parmi d’autres. De donner une tribune à des discours qui, sous couvert de prudence, relèvent d’un conservatisme dangereux, alimenté par la peur et l’ignorance.Je ne dis pas que nous ne devons pas débattre. Mais on ne débat pas de l’humanité des gens. Pas plus qu’on ne débat de leur droit à la dignité, à la sécurité ou à des soins adaptés.
Ce rapport pourrait devenir un outil pour freiner des avancées, retarder des transitions vitales, légitimer les doutes, les « hésitations », les politiques d’attente. En ce sens, il ne fait pas que nous invisibiliser — il nous met en danger.
Je pense à chaque jeune trans qui lit ce rapport, ou les manchettes qui en découlent, et qui se demande s’il a le droit d’exister. Je pense à leur famille, à leurs ami·es, à celles et ceux qui les aiment. Je veux leur dire : vous n’êtes pas seul·es. On est là. On continuera de parler. De créer. D’aimer. D’exister.
Parce qu’au bout du compte, ce ne sont pas les « sages » qui écrivent l’avenir. Ce sont celles et ceux qui osent rêver à une société plus juste, plus inclusive, plus humaine. Et moi, je continue d’en rêver. Pour nous. Avec vous.
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