Comment survivre à l'apocalypse (encore)
Par Kai Cheng Thom sur xtramagazine.com en date du 11 novembre 2024 à 14h40
Il est terrifiant d'être une personne homosexuelle, et en particulier une personne transgenre. Comment prendre soin de sa santé mentale lorsque le niveau de risque lié au simple fait de sortir en public semble augmenter de jour en jour ? Lorsque l'on fait partie d'une minorité méprisée que les milliardaires et les politiciens semblent adorer utiliser comme une arme pour fouetter la population dans une frénésie de peur et de colère déplacées - tout cela pour détourner l'attention du fait que ce sont ces mêmes milliardaires et politiciens qui sont responsables d'une grande partie de la souffrance sur notre planète ?
(...) Comment les personnes queer et trans peuvent-elles survivre à l'apocalypse actuelle ? La vérité, c'est que nous le ferons comme nous l'avons toujours fait. La vérité, c'est aussi que nous perdrons des gens en chemin, comme nous l'avons malheureusement toujours fait. Pourtant, le fait de savoir comment faire face à une tragédie insupportable tout en continuant à célébrer notre existence et la possibilité d'espérer est profondément ancré dans notre mémoire culturelle.
Si la résilience est synonyme de réseaux sociaux, d'objectifs communs et de liens émotionnels, alors rappelons-nous la résilience des bains publics, des salles de bal, des lieux de croisière de minuit, des endroits où l'engagement en faveur du pouvoir vivifiant du plaisir a donné naissance à des objectifs politiques communs. Rappelons la résilience de la protestation et de l'organisation communautaire en réponse aux descentes de police - Stonewall, Sex Garage et Pussy Palace. La résilience de Gays and Lesbians Support the Miners, un groupe d'homosexuels basé au Royaume-Uni qui nous a montré le pouvoir de la solidarité entre les luttes homosexuelles et le mouvement ouvrier. La résilience de la réponse à la crise du sida, qui a tissé une courtepointe dans le monde entier. La résilience des lesbiennes qui se sont réunies pour soigner les homosexuels mourants à une époque où les médecins n'osaient pas leur prodiguer de soins par crainte d'une contamination.
Partout où il y a une histoire d'homophobie et de transphobie, nous trouvons aussi une histoire de nos peuples qui célèbrent la communauté, l'entraide et la joie, les façons dont nous créons de la beauté au milieu des horreurs.
Quelle sagesse nos histoires de résilience peuvent-elles apporter aux personnes queer et trans dans le contexte actuel ? Je crois que les exemples du passé nous offrent un aperçu des compétences que nous pouvons mettre en pratique aujourd'hui, alors que les marées de haine montent autour de nous.
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