Géorgie: l’opposition manifeste après des résultats des législatives jugés «falsifiés»
Par RFI / Thomas Guichard sur tetu.com en date du 29 octobre 2024 à 12h14
Des milliers de manifestants réunis devant le Parlement à Tbilissi, le 28 octobre 2024. © Zurab Tsertsvadze / AP publié avec l'article de RFI.À l’appel de la présidente géorgienne pro-européenne Salomé Zourabichvili et de trois des quatre formations d’opposition qui doivent siéger dans le futur parlement, la manifestation pour défendre le vote et l’avenir européen de la Géorgie se regroupe lundi soir, devant le parlement national. Cette manifestation de l’après-élection parlementaire sera un premier test, pour l’opposition, un test de la colère qui anime le pays, rapporte notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté.
Selon l’opposition, l’élection a été « volée » et serait synonyme de fin du rêve européen d’un pays où 80 % des 3,7 millions de citoyens disent vouloir devenir membre de l’Union européenne (UE).
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Des milliers de personnes étaient présents à la manifestation. C'était vraiment une très grosse manifestation, une des plus grosses que j'ai pu couvrir pour RFI depuis une vingtaine d'années. C'était vraiment assez impressionnant et ça dit effectivement l'ampleur de la colère qui soulève la Géorgie après l'élection de ce samedi.
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Le 25 octobre Thomas Guichard publiait un reportage sur tetu.com Géorgie : ciblée par le pouvoir, la communauté LGBT suspendue aux législatives : En voici des extraits.
Les élections législatives de ce samedi 26 octobre en Géorgie sont décisives pour l’avenir européen du pays, mais aussi pour le destin des personnes LGBT+ alors que Rêve géorgien, le parti au pouvoir, mène une campagne intense contre leurs droits.
(...) Comment en est-on arrivé là ? La soupe du parti Rêve géorgien recycle les habituels amalgames homophobes, selon la recette vue en Russie depuis les années 2010 : homosexualité = dépravation occidentale = atteinte à la famille = inceste = pédophilie, etc. Elle est servie en prime time sur les plateaux de télévision des chaînes pro-gouvernement.
Cette année, deux nouvelles lois ont marqué le recul de la Géorgie. Au printemps, ce fut un texte sur "l’influence étrangère", surnommée "loi russe" tant elle est calquée sur la législation adoptée en 2012 par Moscou. Elle prévoit que chaque ONG et média recevant plus de 20% de financements étrangers doive s’inscrire une liste infamante d’"agents de l’étranger". Chez le voisin russe, l’adoption d’un tel texte avait été un point de départ de la mise au pas de la société civile. En Géorgie, la crainte d’un scénario similaire a provoqué, en mai et en juin, des manifestations géantes, avant un passage en force du Rêve géorgien.
À l’automne, un deuxième texte sur "les valeurs familiales et la protection des mineurs" a interdit, pêle-mêle, l’adoption par les non-hétéros, les opérations chirurgicales de transition de genre, ainsi que tout rassemblement public "promouvant les relations homosexuelles et l’identification à un genre différent". Même la diffusion d'informations sur ces sujets peut conduire à une amende qui dépasse les 1.500 euros, voire à la prison.
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