L’Italie criminalise la GPA à l’étranger

Par fugues.com / tetu.com / lgbtqnation.com en date du 23 octobre 2024 à 09h31


Première ministre italienne Giorgia Meloni

L’Italie a adopté une loi qualifiant la gestation pour autrui (GPA) de « crime universel », étendant ainsi son interdiction au-delà de ses frontières. Jusqu’ici proscrite depuis 20 ans sur le sol italien, la GPA devient désormais passible de 3 mois à 2 ans de prison et d’une amende pouvant atteindre un million d’euros, même si elle a été réalisée dans des pays où elle est légale.

Caroline Lavigne sur fugues.com.

Le député de gauche Riccardo Magi a déploré une "journée noire" pour "le Parlement (…), pour les droits et les libertés". Il a assuré que l'opposition allait "combattre" cette loi, notamment devant la Cour constitutionnelle : "Nous continuerons à nous battre non seulement pour annuler cette règle mais aussi pour légaliser la GPA de solidarité ici, en Italie. Le corps des femmes, leur utérus et leur liberté leur appartiennent. Pas à Georgia Meloni. Pas à ce gouvernement. À aucun gouvernement."

Nicolas Scheffer sur tetu.com.

La loi criminalise également le travail de médecins, d'infirmières et de techniciens italiens dans les cliniques de fertilité étrangères qui fournissent des services de maternité de substitution.

L’année dernière, le gouvernement de Meloni a interdit aux villes italiennes d’accepter des certificats de naissance qui énumèrent les parents de même sexe, refusant à leurs enfants d’accéder à la citoyenneté, à l’enseignement public et aux soins de santé. Cet édit est lié au tribunal.

(...) Meloni a fait des « valeurs traditionnelles » la pierre angulaire de son mandat à la tête du parti Frères d'Italie, bien qu'elle soit une mère célibataire qui ne s'est jamais mariée. La ligue populiste d'extrême droite a été fondée sur les ruines du Parti fasciste républicain de Benito Mussolini au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

(...) Environ 250 couples par an en Italie poursuivent la maternité de substitution internationale, selon des juristes. Dix pour cent de ces couples sont du même sexe.

« Cette loi est dégoûtante », a déclaré Salvatore Scarpa au The Post. Le père gay et son partenaire ont eu une fille avec un substitut basé en Californie l'année dernière et prévoit d'avoir un deuxième enfant avec la même femme. Ils ont une implantation prévue pour ce mois.

« Ils ne peuvent pas arrêter notre famille. Comment osent-ils nous juger », a-t-il déclaré.

Alessandra Maiorino, membre du Mouvement anti-establishment Cinq Étoiles italien, a déclaré que la nouvelle loi stigmatise également les enfants déjà nés de couples homosexuels, disant aux législateurs qui ont voté pour : « On dirait que vous ne réalisez pas que ces personnes existent déjà. »

Greg Owen sur lgbtqnation.com.


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