Le défilé de la Fierté à Montréal : le nombre de participants bat un record

Un nombre record de 17 000 personnes étaient inscrits pour prendre part à la 18e édition du défilé de la Fierté au centre-ville Montréal dimanche, une démonstration de force dont se réjouissent les organisateurs inquiets de certains «reculs» que vit la communauté LGBTQ. La musique, les costumes et les drapeaux arc-en-ciel étaient partout alors que la parade s’est généralement déroulé dans une ambiance festive, mis à part une interruption d'une demi-heure par des manifestants.

Simon Gamache, directeur général de Fierté Montréal, dit que son équipe a travaillé «très fort» pour offrir cette parade alors que «les choses ne vont pas nécessairement bien» pour la communauté LGBTQ.

«Cette opportunité-là d’être dans la rue, d’être soi-même et d’être respecté est fondamentale», dit-il, en s’inquiétant particulièrement du sort des personnes trans.

«C’est terrible ce qui se passe depuis des mois. Il y a trois manifestations anti-trans à Montréal. Ça ne va pas. C’est ce qui nous inquiète le plus.»

À 14h30, les milliers de participants se sont d’ailleurs arrêtés et ont levé leur poing pour la minute de silence dédiée notamment aux victimes du sida, de l’homophobie et de la transphobie.Olivier Faucher sur journaldemontreal.com.

^{Photo: Valérian Mazataud Le Devoir.}
^{Cette année, Fierté Montréal bat un nouveau record : 17 000 personnes ont marché dans 180 contingents sur le boulevard René-Lévesque, au centre-ville de Montréal.}

Le festival Fierté Montréal s’est clos dans la bonne humeur ce dimanche après-midi avec son défilé annuel, quoiqu’il ait été quelque peu perturbé par des manifestants propalestiniens. De fait, un petit groupe de protestataires qui s’est joint à la marche l’a fait arrêter pendant une trentaine de minutes, près de l’intersection de la rue Jeanne-Mance et du boulevard René-Lévesque, au centre-ville.

(...) « Les gens qui participent à la Fierté portent des revendications. C’est très important, c’est la nature d’une Fierté. C’est fondamental pour nous de faciliter cette prise de parole. Tant et aussi longtemps que c’est fait de manière pacifique et dans le respect des personnes, ça va », a indiqué Simon Gamache.

En tout, 17 000 personnes ont marché, dans 180 contingents — un record. Ce sont 1500 participants de plus que l’an dernier, qui marquait également une affluence record et qui honorait une promesse de Fierté Montréal de tenir le défilé le plus couru de l’histoire montréalaise, après une annulation in extremis en 2022.

^{Photo Charles William Pelletier, collaboration spéciale.}
^{Le défilé de la Fierté de Montréal a été marqué par un coup d’éclat de manifestants propalestiniens dimanche.}

Le défilé de la Fierté de Montréal, qui a réuni des dizaines de milliers de personnes dimanche après-midi, a été bloqué momentanément par des manifestants propalestiniens, suscitant des applaudissements et des huées.

Une heure après le début de l’évènement, vers 14 h, quelques dizaines de manifestants se sont détachés du contingent dans lequel ils marchaient. Le groupe a fait demi-tour pour marcher à contre-courant du défilé, sous les encouragements de la foule et quelques remarques désapprobatrices. « Pas de fierté face au génocide », scandaient les protestataires.

(,,,) « Oui, il y a eu une interruption, mais ça s’est bien passé et c’est resté pacifique », a affirmé Simon Gamache, directeur général de Fierté Montréal, qui s’est dit satisfait de la tournure des évènements.

La Fierté est un espace de manifestation […], on a négocié avec les manifestants pour que ça se passe bien. Simon Gamache, directeur général de Fierté Montréal.

(...) Des bébés se font décapiter en ce moment à Gaza, et Fierté collabore avec des organisations qui sont complices de ça.Samya Lemrini, présidente de Helem Montréal.

Malgré tout, il était important pour la militante de participer au défilé. « On veut que les gens nous voient », a-t-elle ajouté.

Les manifestants qui ont perturbé l’évènement marchaient au sein du même contingent que Helem au début du défilé. Or, l’organisation n’a pas planifié la perturbation de l’évènement, a-t-elle spécifié dans un message à La Presse.

De nombreux politiciens ont participé au défilé, dont la mairesse de Montréal, Valérie Plante, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, et le co-porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois. L’élue Manon Massé était aussi de la partie.

Laurent, Thomas, Élye et Charles-Édouard ont participé au défilé avec l'organisme Interligne, dimanche.
Photo : Radio-Canada / Koralie Plante.

Cette loi a suscité des craintes au sein d'organismes communautaires pour les communautés LGBTQ+, comme UR Pride, qui a choisi de poursuivre le gouvernement de la Saskatchewan.

L’Alberta a aussi dévoilé une politique sur l’identité de genre, qui prévoit entre autres que le consentement parental sera désormais exigé pour changer de prénom ou de pronom à l’école en Alberta. De plus, les mineurs ne pourront plus avoir accès aux chirurgies d'affirmation de genre et les thérapies hormonales seront interdites aux moins de 16 ans.

La drag queen Mémé Caramel, qui participait au défilé avec Fierté Hautes-Laurentides, a même confié avoir reçu des menaces de mort lors de ses spectacles.

On est tous là avec le même but ; se faire accepter. On est normaux. Mais pour certains, nous ne le sommes pas. Des événements comme ça permettent de nous déstigmatiser, conclut sa collègue, Carrie.