La loi anti-LGBTQ+ de l'Ouganda détruit des familles, des vies et la paix future

Par Daniel Anthony sur LGBTQ Nation en date du 22 juillet 2024 à 13h55


Le Cap, Afrique du Sud - 31 mars 2023 : Des manifestants descendent dans la rue pour protester contre la législation anti-gay de l'Ouganda, après que le président ougandais Yoweri Museveni l'a promulguée. Photo : Shutterstock oubliée avec l'article.

En mai 2023, le président ougandais Yoweri Museveni a signé l'une des lois anti-LGBTQ+ les plus sévères au monde. Un an plus tard, cette loi a aggravé la situation des droits des personnes LGBTQ+ et est devenue un modèle pour d'autres dirigeants africains en ce qui concerne l'homosexualité. Elle a également entraîné un recul majeur dans la lutte contre l'homophobie, qui dure depuis dix ans.

Dans ses fantasmes génocidaires, la loi ougandaise contre l'homosexualité de 2023 prévoit de longues peines d'emprisonnement et autorise les exécutions pour certains types d'activités homosexuelles, faisant de l'Ouganda la première nation à prédominance chrétienne au monde où l'homosexualité est criminalisée par la peine capitale.

(...) Avant même la signature de la loi, l'Ouganda a connu une recrudescence des violences à l'encontre de la communauté LGBTQ : agressions collectives, viols, extorsions et tortures. Cependant, Museveni a légalement approuvé et renforcé les sentiments anti-LGBTQ+ en signant le projet de loi deux mois plus tard, après son adoption par le parlement de son pays, défiant ainsi les pressions des organisations de défense des droits de l'homme et des gouvernements occidentaux.

(...) Les agressions publiques contre les homosexuels ont toujours été courantes en Ouganda, car la police protège rarement les personnes LGBTQ+ contre les abus et le harcèlement. Aujourd'hui, les crimes commis contre la communauté LGBTQ+ sont pleinement soutenus par la loi, tandis que la police y participe activement par le biais d'arrestations arbitraires et d'extorsions.

(...) L'une des caractéristiques extrêmes de cette loi est qu'elle criminalise les personnes simplement parce qu'elles s'identifient ou connaissent une personne LGBTQ+. Les relations familiales ont également été mises à rude épreuve, voire détruites, car le projet de loi oblige la famille, les amis et les membres de la communauté à dénoncer aux autorités les personnes entretenant des relations homosexuelles.

(...) La loi menace également les propriétaires et les personnes qui soutiennent les personnes LGBTQ+ d'emprisonnement, d'expulsions multiples et de pertes d'emploi. En rendant illégale la location de biens immobiliers aux personnes LGBTQ+, les cas d'expulsion se multiplient, car les propriétaires et le public - pleinement soutenus par la loi - discriminent et expulsent audacieusement des personnes sur la simple base du soupçon qu'elles sont homosexuelles. 

(...) L'un des effets les plus pénibles de cette loi a été l'intensification de la crise de santé publique liée au VIH/sida en Ouganda. Les lois aggravées sur l'homosexualité ont éloigné les personnes LGBTQ+ des services de santé essentiels, exacerbant ainsi le défi que représente le contrôle de l'épidémie. Elles ont également créé un climat de peur, incitant les personnes LGBTQ à renoncer aux services de santé par crainte de la discrimination, des arrestations et des agressions, ce qui a entraîné des retards de traitement, des interruptions de médication et une détérioration générale de l'état de santé des personnes concernées.

(...) Steven Kabuye, éminent militant ougandais des droits LGBTQ+, a été poignardé en janvier et laissé pour mort devant son domicile, un couteau planté dans l'estomac. Kabuye, directeur exécutif du groupe de défense Colored Voice Truth to LGBTQ, a été attaqué et laissé dans un état critique par deux hommes qui l'auraient suivi pendant plusieurs jours. Heureusement, Kabuye s'est complètement rétabli et s'est réinstallé au Canada. 

(...) Un an après la promulgation de la loi anti-homosexualité 2023 en Ouganda, la vie des LGBTQ+ ougandais a été profondément affectée. Les personnes LGBTQ+ en Afrique ont prospéré en créant et en maintenant une communauté qui les protégeait. Aujourd'hui, le manque d'espaces sûrs où elles peuvent exprimer leur identité et chercher du soutien affecte leur santé mentale et menace leur bien-être général.

La crise sanitaire actuelle contre la communauté LGBTQ+ est extrêmement dangereuse et pourrait exacerber la crise du VIH/sida, non seulement dans d'autres pays africains dotés de lois draconiennes, mais aussi sur l'ensemble du continent et au-delà.

Pour beaucoup, l'avenir semble sombre, ce qui engendre un sentiment de désespoir. Mais si les efforts de résistance et de soutien persistent, la voie à suivre reste semée d'embûches.

Lire l'article complet (en anglais) avec de multiples témoignages.

 

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