Le militant LGBTQ+ Gary Kinsman exige plus de soutien à la cause palestinienne
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Radio-Canada
en date du 01 juillet 2024 à 21h36
Gary Kinsman a démissionné de son poste de membre du conseil d'administration Fierté Toronto. Il exige un soutien explicite de Fierté Toronto à la cause palestinienne et exige que les actions d'Israël soient dénoncées avec vigueur.
M. Kinsman fait partie de la communauté LGBTQ+ à Toronto depuis les années 1970. Cette année, il ne participera pas aux festivités de la Fierté.
Fierté Toronto est devenu trop corporatif , dit-il. Il reproche à l'organisation de défense des droits LGBTQ+ d'avoir des commanditaires qui soutiennent ce qu’il qualifie de génocide dans la bande de Gaza.
Pour nous, ce n'est pas un signe de fierté. C'est un signe de honte , renchérit-il.
M. Kinsman affirme que lui et 18 autres membres du conseil d'administration ont demandé une rencontre pour aborder les sources de financement. Or, leur demande a été rejetée, dit-il.
(...) De son côté, le directeur général de Fierté Toronto, Kojo Modeste, affirme que le financement reçu par l'organisme est directement réinvesti dans la communauté LGBTQ+.
Il ajoute que la communauté est de plus en plus ciblée dans certaines provinces du pays et ailleurs dans le monde et que l'expansion de Fierté Toronto permet à l'organisme d'offrir davantage d'espaces sécuritaires à la communauté.
(...) Mais pour M. Kinsman, l’organisme pourrait chercher d’autres sources de financement pour faire en sorte qu’il redevienne un mouvement ancré dans la justice sociale et la solidarité populaire.
Quand nous avons créé le comité des personnes homosexuelles en 1981, nous n'avions ni directeur général, ni conseil d'administration. Nous n'étions même pas une corporation. Nous étions un organisme communautaire, se souvient-il.
(...) Kojo Modeste admet que le mouvement a beaucoup évolué depuis les années 1970. Il croit cependant que cette évolution a permis à la fierté torontoise d'être plus inclusive.
À cette époque, on ne voyait pas de personnes queer d'ethnicités et de religions différentes reflétées dans les événements organisés , se souvient Kojo Modeste. Je ne pense pas que ce soit le souhait de quiconque dans la communauté de faire marche arrière sur le progrès des dernières années.
La Fierté peut être une célébration, mais ça peut aussi engendrer des débats politiques. Est-ce possible que tout le monde soit d'accord tout le temps? Non. C'est pourquoi les gens doivent s'écouter avec beaucoup d'empathie.