La Haute Cour de la Dominique a annulé une loi datant de l'époque coloniale qui interdisait les relations homosexuelles entre adultes consentants, à la suite d'une action en justice intentée par un homosexuel, qui estimait que cette interdiction était inconstitutionnelle.
(...) L'arrêt stipule que la constitution garantit qu'« une personne ne doit pas être gênée dans l'exercice de son droit de se réunir et de s'associer librement avec d'autres personnes » et que cela « doit nécessairement inclure la liberté de nouer et d'entretenir des relations intimes sans intrusion indue de la part de l'État ».
Rédigée par Kimberly Cenac-Phulgence, juge à la Haute Cour, elle indique également que la loi actuelle provoque « une hostilité généralisée à l'égard des personnes perçues comme LGBT, tant en public qu'en privé » et « ne peut être justifiée comme étant nécessaire au respect des droits et libertés d'autrui ou de l'intérêt public ».
Le militant Daryl Phillip s'est réjoui de cette décision, déclarant à la BBC qu'elle mettait le pays - qu'il ne faut pas confondre avec la République dominicaine - « sur la voie prometteuse du rétablissement de la dignité des personnes et de la sauvegarde des droits des personnes LGBTQ à la vie privée, à la santé et à l'absence de torture et de mauvais traitements, conformément aux obligations internationales en matière de droits de l'homme ». Il a également reconnu que l'arrêt ne mettra pas fin à l'homophobie « demain » et qu'il s'agit d'un « processus ».
Maria Sjödin, directrice exécutive de l'organisation LGBTQ+ Outright International, a expliqué que « la dépénalisation contribue à créer un environnement dans lequel les personnes LGBTQ peuvent vivre ouvertement sans crainte de persécution, ce qui leur permet d'accéder aux soins de santé, à l'éducation et à l'emploi sans être confrontées à la discrimination ».
« L'abrogation de ces lois discriminatoires témoigne des efforts inlassables des militants, des avocats et des alliés qui se battent depuis longtemps pour la justice et l'égalité », poursuit M. Sjödin. « C'est une victoire pour les droits de l'homme et une étape importante dans la lutte pour les droits des LGBTQ dans les Caraïbes.
Source : lgbtqnation.com.