Justin Trudeau qualifie les nouvelles propositions de l'Alberta sur le traitement des jeunes transgenres de « plus anti-LGBT que partout ailleurs au pays ».
Le premier ministre du Canada a dénoncé la décision de la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, de mettre en œuvre ce qu'il a appelé ses politiques anti-LGBT quelques jours après que celle-ci a partagé la scène avec Tucker Carlson, figure médiatique américaine d'extrême droite.
(...) M. Boissonnault, qui est également le député fédéral franco-albertain de la circonscription d’Edmonton-Centre, estimait que, à travers ses propos visant des responsables politiques canadiens, Tucker Carlson veut semer les germes de la division dans le pays, en jetant l’anathème notamment sur des personnes de la communauté LGBTQ+. [Randy Boisonnault est le premier député ouvertement gay élu en Alberta. Il a été conseiller spécial sur les questions LGBTQ2 auprès du premier ministreé -- Wikipedia]
Danielle Smith a annoncé que des adolescents qui sont déjà en cours de traitement ne sont pas frappés par la mesure.
David est soulagé pour sa fille, dont le processus de changement de genre ne sera pas interrompu, mais triste pour de nombreux adolescents qui, se sentant mal dans leur peau, ne pourront pas commencer librement une thérapie de transition.
Voyons donc, ils ne peuvent pas faire ça, ce n’est pas correct, ce n'est pas juste, c'est discriminatoire, s’indigne-t-il.
Ça va être terrible pour les familles avec des adolescents dans le besoin. Qu’est ce qu'ils doivent faire? On a été chanceux de pouvoir avoir les bons suivis, les bons traitements pour ma fille pour qu'elle devienne ce qu'elle est.
(...) David dit que la transition est une nécessité pour les enfants qui se retrouvent dans une mauvaise identité. Selon lui, la dysphorie du genre peut causer de graves problèmes mentaux, psychologiques et de détresse chez l’enfant.
Si ma fille n'avait pas eu la chance de s'affirmer comme fille, puis d'avoir de bons traitements et de suivis psychologiques et psychiatriques, elle ne serait pas l'adolescente d'aujourd'hui qui a des amis, qui est contente, qui est heureuse, qui a de petits problèmes d'adolescence comme tout le monde. Une citation de David, père d'un enfant transgenre.
Je me souviens que ma fille, c'était sa grosse peur : "Je ne veux pas une pomme d'Adam, je ne veux pas de poils, je ne veux pas un corps d'homme, je suis une femme." Il y avait une détresse là. Puis, une fois que les suivis avec les psychologues, puis les traitements ont commencé, c'était OK : "Je peux être une femme". Elle a été une personne comme la différente.
D'après David, les enfants transgenres ont plus de pensées suicidaires et ils passent davantage à l'action que les adolescents dits « normaux ». Il pense que c'est accentué lorsqu'ils n'ont pas un bon suivi. Étant le père d'un enfant transgenre, il invite la province à revoir sa nouvelle politique concernant la question du genre.
Une juriste et activiste trans déplore que le gouvernement de l’Alberta l’avant avec un projet de loi qui compte resserrer les politiques entourant les enfants transgenres en limitant leur capacité à mener une transition de genre.
«Ce futur projet de loi, c’est vraiment la plus grande attaque sur les droits fondamentaux des jeunes au Canada du 21e siècle», laisse tomber Céleste Trianon, en entrevue sur les ondes de LCN.
La juriste accuse le gouvernement Smith de s’ingérer dans le processus de transition de genre entamé par certains mineurs.
«C’est une attaque forte sur la dignité même des enfants. Ça leur empêcherait d’obtenir des soins de santé essentiels, qui sont d’ailleurs soutenus par la Société pédiatrique du Canada et l’Association des médecins de l’Alberta», poursuit l’activiste.