La police a traité le militant comme un criminel, perquisitionnant son domicile alors qu'il était encore en convalescence, à la recherche de preuves de son homosexualité.
La résurgence de projets de loi anti-LGBTQ+ et de lois draconiennes en Afrique a entraîné une recrudescence des attaques homophobes sur tout le continent, mettant encore plus en danger les personnes LGBTQ+ dont la vie était déjà menacée.
Ces lois anti-LGBTQ+ ne se contentent pas de criminaliser les relations entre personnes de même sexe, elles ciblent aussi systématiquement les militants LGBTQ+. Steven Kabuye, éminent militant ougandais des droits LGBTQ+, a récemment été poignardé et laissé pour mort devant son domicile par deux hommes à moto qui le suivaient depuis plusieurs jours. Une vidéo explicite partagée sur X montre Kabuye se tordant de douleur, une lacération visible sur son bras et un couteau planté dans son abdomen.
M. Kabuye, militant et rédacteur en chef de Coloured Voices Media Foundation-Truth to LGBTQ Uganda, est tombé dans une embuscade alors qu'il se rendait à son travail. Ses agresseurs, qui portaient un casque, ont brandi un couteau en direction de son cou, qu'il protège avec son bras droit dans la vidéo. Alors qu'il tentait de s'enfuir, les agresseurs l'ont poursuivi et l'ont poignardé dans l'estomac. Kabuye a été découvert par des habitants et transporté dans un hôpital voisin pour y subir une intervention chirurgicale d'urgence.
Le président ougandais, Yoweri Museveni, a récemment promulgué l'un des projets de loi anti-homosexuels les plus sévères au monde. La loi anti-homosexualité de 2023 prévoit de longues peines d'emprisonnement et la peine capitale pour "homosexualité aggravée". Elle a également intensifié le sentiment homophobe dans tout le pays. Une recrudescence des agressions et des arrestations a été signalée dans tout le pays depuis la signature de la loi. Les défenseurs des droits des personnes LGBTQ+ ont déclaré que le projet de loi avait entraîné une augmentation des abus, notamment des tortures, des viols et des expulsions, à l'encontre des Ougandais LGBTQ+ de la part de particuliers.
Kabuye, qui est toujours en convalescence, a révélé sur X qu'il avait déjà été harcelé par la police depuis l'attaque. Il a déclaré qu'ils avaient pénétré de force dans sa maison à la recherche de lubrifiants, de drapeaux arc-en-ciel ou de tout autre objet incriminant qu'ils pourraient utiliser comme preuve pour l'inculper en vertu de la loi contre l'homosexualité. Il a déclaré qu'il pensait que l'attentat manqué contre sa vie était un assassinat planifié.
Lire la suite (en anglais) sur lgbtqnation.com.