Décider entre cisgenres
Par Rima Elkouri, La Presse en date du 06 décembre 2023 à 12h05
Photo Josie Desmarais, archives LA PRESSE
Est-ce normal de décider entre cisgenres de ce qui vaut le mieux pour des personnes qui ne le sont pas ?On n’aurait pas idée, au Québec, en 2023, de mettre sur pied un comité de sages sur la condition féminine qui n’inclurait aucune femme.
Il fut une époque où ça passait comme une lettre à la poste. Il y a encore des sociétés où c’est le cas. Pensez à ces groupes de messieurs législateurs dans certains États américains qui s’arrogent le droit de décider entre hommes du sort de l’avortement en ignorant les femmes qui crient « Mon corps ! Mon choix ! ».
Dans une société progressiste comme la nôtre, ça ne passerait pas, se dit-on.
Pourquoi la sagesse élémentaire qui vaut pour la condition féminine ne vaudrait-elle pas aussi pour le comité sur l’identité de genre créé par le gouvernement Legault ? Comment expliquer qu’aucune personne trans ou non binaire ne fasse partie d’un comité chargé de se pencher sur des questions délicates et complexes qui les touchent directement ? Est-ce normal de décider entre cisgenres de ce qui vaut le mieux pour des personnes qui ne le sont pas ?
Ma consœur du Devoir Marie-Michèle Sioui a soulevé le débat, mardi, en posant à la présidente du comité de sages fraîchement nommée, Diane Lavallée, une question des plus pertinentes : aurait-on imaginé un comité sur la condition féminine qui aurait exclu les femmes de ses rangs ?
Lire la chronique de Rima Elkouri sur lapresse.ca
Extraits de l'article de Marie-Michèle Sioui sur ledevoir.com.
Le comité de sages du gouvernement Legault sur l’identité de genre ne compte ni expert de la question ni personne trans ou non binaire parmi ses membres. Cette représentativité était pourtant essentielle pour le Conseil québécois LGBT, qui dénonce au passage le budget de 800 000 $ accordé à un comité qu’il « n’a pas demandé ».
Mme Roy s’est maintes fois référée au Conseil québécois LGBT dans sa présentation, notamment pour assurer que le comité allait travailler « en étroite collaboration avec celui-ci ». Le regroupement de 70 organismes travaillant avec les personnes trans et non binaires a bel et bien été consulté avant la formation du comité. « On a été très clairs avec eux : on n’était pas pour ce comité-là, on n’était pas d’accord avec sa composition », a résumé au Devoir son directeur général, James Galantino.
Quelques heures après l’annonce de Québec, « nos membres sont inquiets et sont fâchés », a-t-il souligné. Non seulement ils n’ont pas voulu de ce comité, celui-ci accapare des ressources qui auraient pu servir à combler des « besoins plus urgents », a fait valoir M. Galantino. « Ils vont mettre 800 000 $ pour ce comité-là alors que nous, les groupes, on souffre de sous-financement, on a du mal à améliorer nos services, il y a de l’épuisement. Donc, c’est sûr que c’est une pilule difficile à avaler. »Lire l'article sur ledevoir.com.
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