Associated Press. Un couple d’homosexuels ougandais arbore le drapeau de la fierté gaie,
quelques jours après l’adoption de la loi par le Parlement du pays, le 25 mars dernier.
L’annonce de la promulgation d’une nouvelle loi prévoyant de lourdes peines pour les relations homosexuelles et la « promotion » de l’homosexualité en Ouganda suscite lundi indignation et inquiétude, des ONG locales jusqu’à la Maison-Blanche.
La présidence ougandaise a annoncé que le chef de l’État, Yoweri Museveni, avait « approuvé » le texte, qui « devient désormais la loi anti-homosexualité 2023 ».
La nouvelle a ravivé les craintes déclenchées en mars par le vote initial du projet de loi, qualifié alors par le chef du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), Volker Türk, de « texte discriminatoire — probablement le pire au monde en son genre ». Le HCDH s’est dit lundi « consterné » de voir entrer en vigueur ce projet de loi « draconien et discriminatoire », « contraire à la Constitution et aux traités internationaux », qui ouvre la voie à « des violations systématiques des droits des personnes LGBT ».
Le président américain Joe Biden, dénonçant une « atteinte tragique » aux droits de la personne, a demandé à ses services d’étudier les conséquences de cette loi sur « tous les aspects de la coopération entre les États-Unis et l’Ouganda », notamment l’aide et les investissements, selon un communiqué de la Maison-Blanche.
La directrice adjointe pour l’Afrique de l’ONG Human Rights Watch, Ashwanee Budoo-Scholtz, a déploré une « loi discriminatoire » et « un pas dans la mauvaise direction ». Amnesty International a fustigé « une loi profondément répressive » qui est « une attaque grave contre les droits de la personne ».
(...) Une disposition sur la « promotion » de l’homosexualité inquiète particulièrement les organisations de défense des droits de la personne. Selon le texte, quiconque — particulier ou organisation — « promeut sciemment l’homosexualité » encourt jusqu’à 20 ans de prison. S’il s’agit d’une organisation, elle risque 10 ans d’interdiction.
« Nous nous sentons tellement, tellement, tellement inquiets. Cette loi va faire beaucoup de mal à la communauté LGBTQ ougandaise », a déclaré à l’AFP le directeur exécutif de Sexual Minorities Uganda, organisation de défense des droits des homosexuels, dont les activités ont été suspendues par les autorités l’année dernière. Il redoute « une justice populaire et des arrestations massives ».
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