Un groupe anti-trans financé par le gouvernement québécois
Par Julla Peterson dans Xtra / et autres médias en date du 21 mars 2023 à 20h51
Les gouvernements doivent soutenir les citoyens transgenres et non financer les organisations anti-trans, affirment les femmes transgenres qui ont été ciblées par PDF Québec.
C'est ainsi que débute l'article du magazine LGBTQ+ du Canada anglais Xtra.
Fae Johnstone, militante transgenre basée à Ottawa et directrice exécutive de Wisdom2Action
credit photo: Hershey Canada Youtube; Elham Numan/XtraPour Fae Johnstone, l'invitation de Hershey's Canada à participer à une campagne de la Journée internationale de la femme aux côtés de nombreuses femmes qu'elle admire l'a laissée "époustouflée".
"J'ai été bouleversée et honorée", déclare la militante transgenre basée à Ottawa et directrice exécutive de Wisdom2Action. "C'était l'occasion d'être sous les feux de la rampe pendant un moment et de donner de la visibilité et de la représentation aux jeunes transgenres, en particulier aux jeunes femmes et filles transgenres.
Lorsque la barre chocolatée en édition limitée a été mise en vente, Mme Johnstone a reçu des témoignages de personnes transgenres de tout le pays et d'ailleurs "qui étaient ravies de voir une campagne qui leur parlait et les incluait d'une manière puissante".
Mais au même moment, les réactions hostiles aux transgenres se multipliaient.
Une heure après avoir publié son annonce sur les réseaux sociaux, Mme Johnstone a dû faire face à un "tsunami" de haine d'extrême droite et d'anti-trans. Le phénomène a continué à se propager, car de nombreux commentateurs et personnalités médiatiques américains de la droite infâme ont repris l'histoire.(...) Et certaines de ces attaques sont venues de près, d'organisations canadiennes.
(...)
Céleste Trianon, militante transgenre de 19 ans qui dirige une clinique juridique à Montréal, a également été ciblée par PDF Québec.
"La PDF Québec a attiré mon attention presque immédiatement après que j'ai commencé à faire du militantisme trans au Québec, parce que ses membres étaient responsables de ce que je crois être la majorité des articles d'opinion anti-trans publiés dans les médias", dit-elle.
Selon Mme Trianon, la rhétorique antitrans du PDF Québec a été constante et s'est intensifiée cette année avec des attaques en ligne plus personnelles contre elle, et elle s'inquiète du jour où quelqu'un pourrait décider de faire passer sa haine des espaces numériques au monde physique."Cela me rend triste", dit-elle. "Je sais que ma sécurité - ma sécurité personnelle - est compromise, même si je choisis un jour de ne plus être à l'avant-garde de la lutte pour les droits des trans. Les militants transgenres ne devraient pas avoir à mettre leur vie en danger pour se battre pour la communauté. Mais c'est exactement ce qui m'arrive".
"Les gens oublient que les militants trans sont, fondamentalement, des humains qui veulent simplement pouvoir emprunter une meilleure voie ; des humains qui font cela par désir d'améliorer les choses. Non pas pires, mais meilleures", déclare Trianon.Face à la montée mondiale des mouvements d'extrême droite, M. Johnstone estime que les Canadiens doivent être conscients de la façon dont la haine antitrans se manifeste et de ce qu'ils peuvent faire pour riposter et protéger la vie des transgenres.
"Pendant longtemps, le Canada a prétendu que ces problèmes ne se posaient pas ici aussi, mais ce n'est absolument pas le cas ; il s'agit d'un problème canadien également", affirme M. Johnstone. "Nous constatons une montée de la haine à l'encontre des communautés 2SLGBTQIA+, liée à la suprématie blanche et à l'extrémisme de droite.
"Le Canada a donc l'occasion de regarder ce qui se passe aux États-Unis et au Royaume-Uni et de prendre des mesures intentionnelles pour empêcher que la même chose ne se produise ici.
Selon M. Trianon, de nombreux Canadiens pensent à tort que le Canada est un havre de paix pour les transgenres, à l'abri de la bigoterie à laquelle ils sont confrontés dans d'autres parties du monde.
"Ce qu'ils ont raison, c'est que le Canada est meilleur que les États-Unis et le Royaume-Uni", dit Trianon. "Ce qu'ils ont tort, cependant, c'est que le discours anti-trans existe ici, et qu'il existe en quantités massives.... Le Canada peut penser qu'il est en avance de beaucoup, mais en réalité, la différence est beaucoup plus petite que ce que l'on pourrait croire. Et nous sommes également influencés par le même discours que celui qui a cours aux États-Unis. Et les arguments utilisés par les groupes anti-trans restent les mêmes".
Fait positif, Mme Johnstone a noté que le mouvement féministe canadien dominant a "défendu haut et fort les transgenres et désavoué tout pseudo-féministe qui se dit féministe au nom du combat contre les droits des transgenres".
Mais, selon elle, les gouvernements doivent faire davantage pour protéger les droits des transgenres, alors que la communauté est confrontée à des menaces croissantes.
Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)Lire le texte intégral en anglais sur xtramagazine.com/
Plusieurs médias francophones du Québec ont aussi rapporté certains propos de PDF Québec qui a reçu des subventions importantes du gouvernement du Québec.
Le financement d'un groupe féministe remis en cause pour des propos transphobes
Le Parti libéral du Québec (PLQ) remet en cause les fonds publics que reçoit l'organisme Pour les droits des femmes du Québec (PDF) en raison de propos jugés transphobes.
La libérale Jennifer Maccarone a reproché jeudi matin à PDF Québec d'avoir «dit ouvertement qu'une personne en transition qui fait le choix d'avoir une chirurgie de changement de sexe se mutile».
Au Salon bleu, la députée de Westmount—Saint-Louis a cité des propos qu'aurait tenus l'organisme, avant de demander à la ministre de la Condition féminine, Martine Biron, si elle est à l'aise avec de telles affirmations.
«Le gouvernement est en train d'utiliser les fonds publics pour subventionner un organisme, PDF Québec, qui sont ouvertement transphobes», a déploré Mme Maccarone, porte-parole libérale pour les dossiers concernant les communautés LGBTQ+.
«C'est 143 000 $ (en 2022-2023) qui va à l'encontre du Plan d'action de lutte contre l'homophobie et la transphobie», a-t-elle poursuivi.Mme Biron a répondu qu'«il n'y a personne ici qui peut être d'accord avec ce genre d'affirmation là», évoquant qu'un travail de consultations est entrepris afin de renouveler la stratégie gouvernementale concernant les communautés LGBTQ+.
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PDF Québec reçoit du financement du gouvernement depuis 2019. Pour la première année, l'organisme a obtenu une somme de près de 120 000 $.
Le réseau anglais de Radio-Canada, CBC, a récemment rapporté avoir retracé sur le compte Twitter de PDF Québec le partage de ressources qui encouragent les personnes transgenres à faire une détransition et qualifient les chirurgies de genre de «mutilations». Il mentionne aussi avoir trouvé une série de gazouillis s'en prenant à des activistes transgenres.
Des militantes trans s’élèvent contre une subvention à un groupe jugé transphobe
Des membres de la communauté LBGTQ+ envoient une volée de bois vert au gouvernement Legault pour avoir subventionné un groupe qui aurait tenu des propos jugés transphobes.
Le réseau anglais de Radio-Canada, CBC, a récemment rapporté avoir retracé sur le compte Twitter de Pour les droits des femmes du Québec (PDF) le partage de ressources qui encouragent les personnes transgenres à faire une détransition et qui qualifient les chirurgies de genre de
mutilations. Il mentionne aussi avoir trouvé une série de gazouillis s'en prenant à des militantes transgenres.Celeste Trianon, une militante transféministe qui dirige un cabinet juridique venant en aide à des femmes transgenres, dit avoir été souvent ciblée par PDF.
Le groupe a récemment commencé à m'attaquer en raison de ma position au sein de la communauté trans du Québec. PDF a notamment partagé de la désinformation à mon sujet, sur mon organisation et sur moi. Il a publié des articles calomnieux à mon endroit, dit Celeste Trianon.Elle ajoute avoir reçu plusieurs menaces de mort à cause de la mésinformation répandue par le groupe.
Fae Johnstone, une militante d'Ottawa, dit avoir été prise à partie la semaine dernière sur Twitter par PDF Québec. Elle mentionne que le groupe l'a déjà décrite comme une personne
misogyne.
C'est vraiment blessant de lire ça et de constater que ce groupe contribue à la campagne de haine contre moi. C'est atroce, raconte-t-elle.« PDF Québec ne considère pas que les trans savent eux-mêmes ce qu'ils sont, mais qu'ils ont été trompés ou qu'il y a quelque chose qui cloche chez eux. »
PDF Québec, qui se décrit comme un groupe féministe, mixte et non partisan, a été créé en 2013. Il a reçu une première subvention de 120 000 $ en 2019-2020. Il n'a pas répondu à nos nombreuses demandes d'entrevue.
Catherine Poulin, une porte-parole du ministère du Travail et de la Solidarité sociale, qui a versé la subvention, dit que le ministère n'était pas au courant des allégations de transphobie contre le groupe.
On va s'en occuper en accord avec l'entente de subvention signée avec cette organisation, laisse-t-elle savoir.« Si l'organisation ne respecte pas cet accord, une mesure corrective sera demandée avant le renouvellement de l'aide financière, qui est prévue en avril 2023. »
La Presse canadienne, pLes libéraux accusent Québec de financer un groupe qualifié de « transphobe »
Dans une question posée jeudi au Salon bleu, la députée de Westmount–Saint-Louis a lu des extraits de documents publiés sur le site internet de PDF Québec qui associe les chirurgies de changement de sexe à une forme de mutilation. Il est également écrit que « le nombre de jeunes filles qu’on dirige vers les cliniques d’identité de genre, qui poussent comme des champignons, devrait être un avertissement qu’il se passe quelque chose qui ressemble à une épidémie ».
Plus tôt cette semaine, CBC News a également publié un reportage qui affirmait que PDF Québec s’en est pris par le passé à des militants trans sur Twitter et qu’il partageait des publications encourageant les personnes trans à effectuer un processus de détransition.
PDF Québec reçoit une aide financière du gouvernement du Québec depuis 2019. Le groupe, qui se décrit comme étant féministe, mixte, non partisan, universaliste et pour la laïcité, a été créé en 2013 et a également participé par le passé à des consultations publiques sur des projets de loi. Il défend aussi à l’occasion ses prises de position dans les pages débats des médias d’information. Au moment de publier, PDF Québec n’avait pas répondu aux critiques formulées par le PLQ.
Hugo Pilon-Larose sur lapresse.ca avec l'enregistrement vidéo de l'intervention de Jennifer Maccarone à l'Assemblée nationale.
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