(photo publiée avec l'article de Têtu) Source : Nicolas Scheffer, Têtu 12/04/2022 Le Comité national pour les élections en Hongrie a condamné seize ONG à une amende pour avoir appelé à voter blanc dans leur campagne d'opposition au référendum par lequel le Premier ministre a tenté, début avril, de faire valider sa loi LGBTphobe adoptée l'an dernier. (...) À la suite de l'échec début avril de la consultation du Premier ministre de Hongrie visant à légitimer sa loi homophobe adoptée l'été dernier, le Comité national pour les élections (NEC) a infligé à seize ONG hongroises une amende pour leur campagne d'opposition. Raison avancée : elle aurait été à l'encontre "de la finalité constitutionnelle de l'exercice du pouvoir et de la volonté législative afférente" ! Les associations visées, notamment Amnesty International et Háttér Society, sont ainsi condamnées à débourser 9 millions de forint chacune, soit environ 24.000 euros. Elles comptent faire appel de cette décision qu'elels qualifient de "procédure-bâillon". C'est la stratégie – gagnante – des associations pour faire invalider le référendum qui leur est reprochée. Afin de s'opposer aux questions spécieuses posées par l'exécutif, les organisations invitaient en effet à voter blanc car, pour être valide, le scrutin devait mobiliser au moins 50% du corps électoral. Au total, seuls 44% des votants du 3 avril ont exprimé un vote valide et 20% des électeurs ont invalidé leur vote : comme en 2016 sur la question migratoire, le référendum de Viktor Orbán est donc tombé à l'eau. Le NEC reproche aux associations d'avoir freiné l'expression populaire. Mais "le référendum a redonné espoir à de nombreuses personnes. Nous continuerons à travailler pour une Hongrie sûre et libre pour tous", pointe Luca Dudits, directrice de Háttér Society. "Cette amende vise à réduire au silence l'énorme communauté de personnes qui ont utilisé leur doit de libre expression pour vaincre démocratiquement contre le référendum anti-LGBTQI+ du gouvernement", pointe dans un communiqué Amnesty International. Les associations ont intention de faire appel de la décision. "Nous irons jusqu'à la Curia [l'équivalent hongrois de la Cour de cassation], cette amende illégale sera annulée", assure Dávid Vig, le directeur de l'antenne hongroise d'Amnesty. Lire la suite du tetu.com. |