"Jean-Michel, Jésus va te guérir de ton homosexualité" : un homme raconte les "thérapies de conversion" qu'il a subies.
Sur la photo: Un crucifix sur l'autel d'une église, à Strasbourg. (JEAN-MARC LOOS / MAXPPP)
À 55 ans, Jean-Michel Dunand se souvient très bien du jeune homme qu’il était à 18 ans : très croyant et gay. Et cette rencontre à l’époque avec ce prêtre, et les paroles de l'homme d'Eglise, comment l’oublier ? "Il m'a dit très simplement : 'Écoute, Jean-Michel, Jésus va sans doute te guérir de cette homosexualité'", raconte-t-il. À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, franceinfo s’intéresse aux "thérapies de conversion", ces pratiques qui prétendent imposer l’hétérosexualité aux personnes lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT+).
"J'ai vécu une première prière d'exorcisme dans la petite chapelle de la communauté, détaille Jean-Michel Dunand. Et finalement, comme j'étais très fragilisé à la fois physiologiquement, psychologiquement, mon corps a réagi. J'étais attaché sur un lit et mon corps est entré en convulsions et je me suis mis à crier." S’en suivront sept autres séances, puis des tentatives de suicide, jusqu’à la fuite de cette communauté, synonyme de renaissance. "Je suis passé très près de la mort, donc je sais aujourd'hui le prix de la vie, sourit Jean-Michel. Je suis tellement heureux d'être en vie. C'est pour ça que je parle, d'ailleurs !"
(...) Aujourd'hui, en effet, Jean-Michel parle, et il exige aussi. "Il faut, martèle-t-il, une parole claire de la part de la Conférence des évêques de France, qu'elle dise très clairement que les thérapies de conversion ne sont pas compatibles avec l'Évangile du Christ." Jean-Michel Dunand réclame également que la proposition de loi visant à interdire ces pratiques soit examinée rapidement.
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