C'est avec effroi que nous avons appris, ce dimanche 10 juillet, qu'Ahmed Ben Amor, le vice-président de l'association tunisienne Shams Pour la dépénalisation de l'homosexualité en Tunisie, a fait une tentative de suicide. Heureusement, nous apprenions par la suite qu'il avait pu être sauvé.
L'association Shams vient d'annoncer la triste nouvelle de la tentative de suicide de son vice-président Ahmed Ben Amor.
Samedi à 10 h, il a osé le geste de désespoir en ingurgitant une énorme quantité de médicaments pour en finir avec une vie que des criminels ont transformée en enfer.
Pourtant, ce jeune sémillant, attaché à ses traditions, n'a été, comme bien d'autres comme lui, que juste coupable de son innocence à vouloir vivre libre en une Tunisie libérée (...)
Comme l'a dit l'association Shams dont il a l'honneur d'être vice-président, c'est bien l'homophobie d'une partie de nos élites délitées qui a acculé Ahmed à son acte extrême; aussi, l'homophobie ne harcèle pas seulement, elle peut tuer aussi en Tunisie comme elle tue ailleurs.
La responsabilité du geste d'Ahmed est à mettre à la charge des décideurs politiques et religieux d'une société qui n'a jamais été homophobe que du fait des contraintes légales et morales.
Elle est à mettre aussi à la charge de la famille du jeune homme qui, sous l'influence de religieux haineux, l'a répudié, le donnant en proie toute trouvée à des irresponsables qui ne savent qu'user de menaces de mort pour faire peur à ceux qui n'acceptent pas leur dogmatisme criminel.
Aujourd'hui, en souhaitant à Ahmed de s'en sortir sain et sauf afin de reprendre son combat pour la dignité, la Tunisie libre ayant besoin de lui, il faut le dire haut et fort : c'est toute la jeunesse de Tunisie qui est dans le coma.
La Tunisie est Ahmed, sauvons-le ! Abolissons cette homophobie qui tue ! Ainsi sauvera-t-on du coma Ahmed et redonnera-t-on du coup vie à toute la jeunesse de Tunisie qu'il symbolise.
Tous Ahmed Ben Amor !