Le cri d'alarme Un célèbre proverbe africain dit que "quand la case de ton voisin brûle, arrose la tienne de peur qu'après avoir consumé celle de ton voisin le feu n'atteigne la tienne". Cet lien: ( www.huffpostmaghreb.com/2015/12/12/tunisie-hedi-sahly-shams_n_8781174.html ) qui nous relate la situation du vice-président de Shams Tunisie, obligé de prendre la route de l'exil à cause de son engagement pour faire bouger les choses en faveur des personnes homosexuelles nous montre combien la situation des personnes gaies dans la région reste difficile. Malgré la révolution du jasmin qui faisait espérer qu'une démocratie favorisant les libertés individuelles allait s'installer, le constat 4 ans après est que rien a bougé au niveau les droits des personnes homosexuelles. Ainsi les agressions, les arrestations, les menaces, les emprisonnements et des tests anaux sont pratiqués, ce qui met les personnes gaies en permanence dans un environnement d'insécurité. Quand une personne homosexuelle est victime de chantage pour avoir été imprudente, il lui est impossible de porter plainte de peur que son orientation sexuelle ne soit découverte. Si les conditions de vie sont difficiles pour les homosexuels maghrébins, elles le sont encore plus pour les homosexuels subsahariens qui ont trouvé refuge dans cette région, ils sont en permanence victimes de racisme et d'agressions homophobes. Les homosexuels subsahariens dans le Maghreb ne peuvent pas travailler, ni s'intégrer, il est donc impossible pour eux de bâtir une vie épanouissante dans cette zone. L'unique interlocuteur pour les gais subsahariens dans le Maghreb reste le HCR (haut commissariat pour les réfugiés ) qui permet aux demandeurs d'asile gais de bénéficier du statut de réfugié reconnu par le HCR mais pas par les autorités d'un pays comme le Maroc dont l'article 489 du code pénal criminalise << les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe >>. Si donc le BRA au Maroc (bureau des réfugiés et des apatrides), ne reconnaît pas le statut de réfugié accordé par le HCR aux gais subsahariens, l'unique solution qui s'impose est la réinstallation dans un pays où leurs droits seront respectés. Cette solution bien souvent exige une longue attente car les dossiers proposés aux pays d'accueils sont soumis à une procédure d'analyse qui prend du temps. Durant cette période d'attente certains réfugiés gais sont exposés à des agressions, la prostitution, des menaces qui très souvent sont pas pris en considération et passent sous silence comme si tous attendaient que le pire arrive avant de réagir. Le cas de Gaël agressé le 29 octobre 2015 à Rabat, le témoignage de Michael, ainsi que le témoignage de ce jeune Camerounais sur le site wwww.lemag.ma que vous pouvez lire à travers ce lien: www.lemag.ma/Etre-subsaharien-et-gay-au-Maroc-un-migrant-camerounais-raconte_a74395.html, sont le malheureux quotidien des réfugiés gais subsahariens au Maroc et partout dans le Maghreb. Moi même j'ai dû plusieurs fois changer de maison à cause de certaines menaces et me contraindre à écrire pour informer dans la clandestinité pour éviter de me retrouver en prison ou victime d'agressions physiques. C'est un cri d'alarme que nous lançons pendant qu'il est encore temps et que nous pouvons faire quelque chose, car si malgré la pression à laquelle je suis exposé au quotidien, je trouve les mots pour raconter les maux dont sont victimes les réfugiés homosexuels au Maroc c'est qu'on peux tous contribuer à faire bouger les choses et donner l'espoir à des personnes qui demandent qu'à vivre librement leur sexualité. |
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© Algi