Ces « marchands de doute » au cœur du débat sur les soins de transition

Par Mélanie Meloche-Holubowski sur radio-canada.ca en date du 26 novembre 2024 à 13h29 en date du 26 novembre 2024 à 13h29


Un document réalisé par Radio-Canada Info

Dans la communauté scientifique, l'idée fait consensus : offrir des soins d'affirmation aux personnes transgenres comporte davantage de bienfaits que de risques. Toutefois, dans la sphère politique et sociale, le débat est houleux. Des chercheurs et des spécialistes du domaine dénoncent la désinformation qui teinte les discussions, selon eux. Ils montrent du doigt une série de pseudo-experts et de groupes marginaux.

 

En préparant ce dossier, nous avons constaté que plusieurs experts cités dans les médias qui remettent en question la pertinence et les bénéfices de la transmédecine n’ont jamais fait de recherche sur le sujet, ni même travaillé auprès de personnes trans. Certains sont associés à des groupes religieux, conservateurs ou anti-LGBTQ+ et antiavortement.

Selon Jonna Wuest, professeure adjointe d'études sur les femmes, le genre et la sexualité à l'Université de Stony Brook, plusieurs groupes et acteurs ont réussi à détourner la science et à semer le doute sur l’efficacité des soins d’affirmation de genre, particulièrement dans le cas des jeunes.

Ces groupes sont efficaces pour influencer le public, la justice et les politiciens, dit-elle. En mettant de l’avant des hypothèses et des théories marginales, ils ont créé une atmosphère de peur et propagent l’idée que nous devons douter des soins d’affirmation de genre.

À son grand désarroi, ces groupes et acteurs ont réussi à influencer certains politiciens qui ont adopté des lois pour restreindre le recours à ces soins.

C’est alarmant. Il faut exposer ces réseaux d’agents d’incertitude scientifique. Il faut montrer que le débat n’est pas entre des experts légitimes, mais entre des membres de groupes marginaux, explique la professeure Wuest, auteure d’un livre sur l’instrumentalisation de la science par le mouvement anti-LGBTQ+.

(...)

Lorsque le mariage gai a été légalisé dans ce pays en 2015, les groupes anti-LGBTQ+ se sont tournés vers la question des enfants trans, explique Jules Gill-Peterson, une Canadienne spécialisée dans l’histoire des personnes trans et professeure associée d’histoire à l’Université Johns Hopkins.

Maintenant, il existe des liens bien établis entre les groupes antitrans et les groupes anti-LGBTQ+ et antiavortement, dit-elle.

Ces groupes ont une idéologie nationaliste chrétienne blanche et utilisent la question trans comme stratégie de clivage politique et pour diviser la communauté LGBTQ+, ajoute R.G. Cravens.

Lire le dossier sur radio-canada.ca

Lire aussi une autre pièce de ce dossier : Soins d’affirmation de genre : 100 ans d’histoire et de controverse 

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