CommuniquéToujours à la défense de nos droits 50 ans après Stonewall!Montréal, le 11 juillet 2019 – Le festival Fierté Montréal, présenté par TD, en collaboration avec le Casino de Montréal, rappelle au public que la première manifestation de la Fierté fut une émeute et que les revendications politiques demeurent la pierre angulaire du mouvement. Au cours de la nuit du 28 au 29 juin 1969, une insurrection a éclaté en réponse à une descente policière au Stonewall Inn, bar new-yorkais fréquenté par les personnes LGBTQ+ et 50 ans plus tard, demeure l’événement fondateur du mouvement de lutte pour la pleine reconnaissance des droits et libertés des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre. Ce refus par nos pairs d’alors à cette forme de discrimination, pendant les trois jours suivants, avec en appui le courage, le sentiment d’outrage et l’indignation des personnes trans, des personnes de couleurs, des lesbiennes, des membres de la communauté fétichiste et des travailleur.euse.s du sexe, devait marquer le début d’un mouvement global de revendications sociales et politiques qui sont toujours mises de l’avant durant la Fierté. En 2019, Fierté Montréal entend promouvoir les revendications suivantes : I = I: Indétectable = Intransmissible C’est maintenant confirmé : une personne vivant avec le VIH qui prend un traitement efficace et dont la charge virale est indétectable supprime le risque de transmission du VIH lors de relations sexuelles. Comprendre et intégrer I=I au quotidien est primordial pour que cesse la stigmatisation faite aux personnes de nos communautés qui vivent avec le VIH. Fierté Montréal s’associe à celles et ceux qui luttent contre la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH, et invite : – Les professionnel.le.s de la santé à intégrer I=I dans leurs pratiques et leurs consultations en santé sexuelle; Fierté Montréal appuie également les actions québécoises et montréalaises pour mettre fin à l’épidémie, telle Montréal sans sida, qui visent à : – Intensifier le recours au dépistage, garantir l’accès durable aux traitements efficaces et une prise en charge des patient.e.s qui améliore leur qualité de vie; – Accroître les efforts pour assurer un accès aux services abordables et libre de discrimination et de stigmatisation; – Combattre la criminalisation qui bafoue les droits des personnes vivant avec le VIH ou à risque de le devenir, à contre-courant de toute donnée scientifique. Vers la pleine reconnaissance de l’identité des personnes trans En plus des courses quotidiennes qui forcent souvent les personnes trans à confronter leur ancienne identité, il y a la question plus sérieuse des droits parentaux. À l’heure actuelle, seule une reconnaissance parentale juridique partielle existe pour les personnes trans. Si un citoyen canadien qui est une personne trans change son nom sur le certificat de naissance de son enfant, l’attestation de reconnaissance parentale demeure la même. Les parents trans, particulièrement pour les parents non-binaires ou ne s’identifiant pas à père ou mère, ne peuvent donc pas voir leur identité de genre reflétée sur le certificat de naissance de leur enfant. Par conséquent, Fierté Montréal demande :
Fierté Montréal appuie la poursuite intentée contre le procureur général du Québec par le Centre de lutte contre l’oppression des genres. La poursuite tente de faire invalider des articles du Code civil qui entraînent l’exclusion, causent préjudice et de la discrimination envers les personnes trans et intersexes et leurs enfants en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés. De plus, Fierté Montréal demande que les jeunes personnes trans aient accès aux mêmes soins et procédures légales que les adultes. Pour la reconnaissance de l’identité des personnes migrantes trans L’article 71 du Code civil du Québec permet aux personnes de modifier leur certificat de naissance mais à la seule condition qu’ils soient citoyens canadiens et résident au Québec depuis un an. Pour les citoyens de la province, la loi ne pose pas problème mais elle est hautement problématique pour les nouveaux arrivants trans. Plusieurs personnes migrantes trans fuient leur pays d’origine pour s’établir au Québec. Une fois sur place, elles prennent conscience qu’elles doivent vivre avec des documents officiels qui ne reflètent pas leur identité. Elles doivent attendre d’obtenir leur citoyenneté canadienne, processus qui peut s’étendre sur plusieurs années. Plusieurs de ces personnes migrantes trans sont déjà vulnérables en tant que réfugié.e.s ayant fui la persécution. Que leur documentation reflète leur identité passée est irrespectueux, marginalisant et cause d’isolement social. Fierté Montréal demande au gouvernement du Québec d’amender le code civil afin de permettre aux personnes migrantes trans demeurant au Québec de pouvoir changer leur nom sur les documents officiels. Tel que mentionné dans le paragraphe précédent, Fierté Montréal appuie également la poursuite contre le Procureur général déposée par le Centre de lutte contre l’oppression des genres. Marchons pour celles et ceux qui ne le peuvent pas! Une photo vaut mille mots! En rouge, les 72 pays où l’homosexualité est illégale : Fierté Montréal réclame la fin des phobies à l’encontre des communautés LGBTQ+ qui sont parrainées par des États à travers le monde. Personne n’a à subir l’emprisonnement, la violence ou la mort en raison de qui ils sont ou de qui ils aiment. Nous demandons au gouvernement du Canada d’assurer que sa politique étrangère milite en faveur de la défense des droits des personnes LGBTQ+, particulièrement dans les pays où l’homophobie et la transphobie sont mises de l’avant par l’État lui-même. Lisons le Rapport de l’Enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées Fierté Montréal appuie les conclusions du rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Ce qui est arrivé aux Premières nations du Canada depuis l’ère de la colonisation — et qui se poursuit encore de nos jours— équivaut à un génocide. Nous soutenons tous les appels à la justice contenus dans le rapport, dont :
Décriminalisons le travail du sexe Les modifications de 2014 apportées à la loi ont eu de sérieuses conséquences pour les travailleur.euse.s du sexe. Le gouvernement a choisi de criminaliser l’achat de services sexuels, et non plus l’offre de services. Toutefois, la communication dans l’espace publique de services demeure interdite, criminalisant donc toujours les travailleur.euse.s du sexe. Selon des résultats de recherche présentes dans le cadre de la Conférence internationale sur le SIDA de 2018 à Amsterdam, les travailleur.euse.s du sexe dans les pays avec des lois visant à interdire l’achat de services sexuels ont eu comme conséquence de pousser les travailleur.euse.s davantage dans la clandestinité en plus d’augmenter les risques de vivre des violences à leur endroit, de contraindre leurs pouvoirs de négociation, de favoriser la stigmatisation et de les empêcher d’avoir recours à des services de santé. Les chercheurs ont présenté deux études provenant respectivement du Canada et de la France, révélant que les travailleur.euse.s du sexe utilisent moins les services de santé de prévention du VIH et de traitement à la suite d’adoption de lois sur la prostitution qui criminalisaient les clients qui achètent des services sexuels; empêchant ainsi les efforts de prévention auprès des travailleur.eure.s du sexe. Fierté́ Montreal reconnait que les lois canadiennes actuelles sur la prostitution briment les droits des travailleur.euse.s du sexe en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés. Nous appuyons les recommandations de L’Alliance canadienne pour la réforme des lois sur le travail du sexe et demandons au gouvernement fédéral de :
Plusieurs poursuites actuellement devant des tribunaux canadiens mettre en cause des personnes qui exercent le travail du sexe. Nous demandons au gouvernement et à son système de justice, et ce, par l’intermédiaire de ses procureurs et de ses juges de prendre position et de déclarer inconstitutionnelles les lois sur la prostitution en vigueur au Canada. Cessons les mutilations aux personnes intersexes Fierté Montréal réitère, à l’instar de l’Organisation des Nations Unies (ONU), que les enfants intersexes sont parfaits comme ils sont, et presse la communauté médicale internationale à cesser de sévir sur les personnes intersexes. L’intersexualité étant considérée par le milieu médical de trouble de développement sexuel, une médicalisation à outrance et non consensuelle est exercée sur les personnes intersexes, dès leur plus jeune âge : Chirurgie précoce d’assignation sexuelle irréversible, chirurgie normalisatrice de l’appareil génital, traitements hormonaux, stérilisation, bouleversant ainsi le développement de l’identité de genre des individus et obligeant trop souvent les parents à choisir un sexe pour leur enfant. Fierté Montréal rappelle que les mesures à prendre sont claires :
Nous visons la fin de la ségrégation sexuée de la société et désirons donner une image objective et équilibrée des personnes intersexes ainsi que de leurs préoccupations en matière de droits humains. LGBTQ+ et l’âgisme: soutenons le programme « Pour que vieillir soit gai! » Au moment où les communautés LGBTQ+ du monde célèbrent le 50e anniversaire des émeutes de Stonewall de 1969, les personnes qui ont vécu cette époque sont aujourd’hui nos citoyens aînés. Après avoir connu le secret du placard, l’isolement social, la honte et les dangers de faire sa sortie de placard, les aînés LGBTQ+ se retrouvent dans un état de vulnérabilité et ont des besoins spécifiques. Fierté Montréal reconnaît que les ainés de la communauté LGBTQ+ sont particulièrement vulnérables après avoir vécu avec la stigmatisation et en silence pendant des décennies. Pareilles expériences ont laissé des traces. Nous appuyons le programme « Pour que vieillir soit gai » de la Fondation Émergence qui soutient et offre des services à cette communauté particulière. En finir avec les thérapies de conversion Alors que la littérature démontre que les thérapies de conversion visant à modifier l’orientation sexuelle d’une personne pour qu’elle se conforme à l’hétérosexualité ou à ce qu’une personne transgenre reste cisgenre sont non seulement inefficaces mais autant sinon plus néfastes pour la santé physique et psychologique des personnes qui les suivent, Fierté Montréal demande aux gouvernement provincial et fédéral de statuer sur la responsabilité de chacun dans l’objectif de criminaliser cette pratique. À propos du festival Fierté Montréal |