Lancement du deuxième numéro

Envoyé par Politiqueer en date du 10 juin 2018 à 14h05
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Lancement du deuxième numéro de Politiqueer – revue queer et féministe francophone : perspectives critiques du manque

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Montréal, le 8 juin 2018 - Oh ! Cette insuffisance que nous ressentions sur le peu d’espaces de réflexions queers francophones, ces idées qui nous démangeaient, qu’il nous mordait de débattre, nous les avons canalisés pour créer Revue PolitiQueer. Et sitôt à la tâche, alors que nous trébuchions dans notre énervement, il nous fallait constater nos propres failles, nos limites. Nous voulions construire un monde sans oppression, mais ce genre de projet peut-il éviter l’aveuglement ? Pour ne pas tomber dans les dérives de l’utopie, nous en appelions donc à une perspective critique du manque. Du nôtre, si blanc et métropolitain, et celui de la théorie queer plus généralement. Quels sont ses effets sur nos corps, harassés par la tyrannie du désir et des innombrables deuils que comportent nos vies ? Le manque est omniprésent, mais il brille souvent par son silence.

C’est ainsi que, 4 ans après l’appel à texte, nous vous présentons le numéro final de la revue Politiqueer. Ce numéro se veut un hommage à une de ses fondatrices, Mounia Abousaid, qui nous manque terriblement. La revue est disponible en ligne : www.politiqueer.info

On y aborde différentes zones manquantes au premier numéro, en premier lieu la question du racisme. La traduction de l’article de Judith Butler par Céline Mouzon s’intéresse ainsi à l’utilisation des images et leur mise en récit du procès de policiers de Los Angeles ayant passé à tabac Rodney King, un Étatsunien noir. Cette histoire de 1991 provoqua différentes émeutes et s’inscrit dans la malheureusement longue histoire américaine des tensions raciales et de la brutalité policière qui se poursuit aujourd’hui. Gabriel Semerene et Izadora Xavier nous proposent également de revoir nos conceptualisations des sujets de la diversité sexuelle, souvent occidentaux-centrées, en entrecoupant théories décoloniales et queers provenant des sud globaux. Iels nous dressent ainsi un panorama de théorisations des identités provenant à la fois de l’Amérique du Sud et du Moyen-Orient. Deux textes proposent également des perspectives trans sur leurs objets habituellement traités d’un point de vue cis. Clark Pignedoli revient sur la manière dont les pratiques de Drag King peuvent être des espaces hétérotopiques, de subversion de l’hétéronormativité et de la cisnormativité. De son côté, Caroline Trottier-Gascon met en lumière la psychiatrisation encore en usage dans la séparation entre les identités trans et les questions de neurodiversité, venant nier l’existence des personnes trans autistes. D’autres apports philosophiques portent davantage sur les textes canoniques et leurs effets sur l’utilisation des savoirs. Matthew R. McLennan, dans une traduction de Philippe-Antoine Hoyeck, nous propose une lecture de la négativité queer et son utilisation dans les courants d’ultragauche tandis que Cornelia Möser revient sur la réception française de Gayle Rubin en revisitant ses positions. Quant à elle, Émilie Dionne s’intéresse aux effets de précarisation qu’a amenés l’institutionnalisation du féminisme. À partir de nouvelles approches matérialistes, elle propose une culture départementale du tissage pour y remédier. De son côté, la Lettre à Nouk poursuit les réflexions du premier numéro de la revue en nous faisant part de sa réflexion sur le manque dans les relations affectives et/ou sexo-affectives en préférant s’engager dans les chemins de l’anarchie relationnelle. Ces relations que nous établissons entre nous sont aussi au cœur du texte de Mounia Abousaid, traduit par Cha Prieur. Elle y analyse la façon dont Alison Bechdel illustre dans Fun Home l’aspect transitoire du queer, ayant pour conséquences de multiples conceptions, dissensions et cohabitations de visions sur la sexualité.

 

Merci à tout.e.s les relecteur.ice.s de dernières minutes qui ont permis à ce numéro d’exister et de clore ainsi ce projet, alors que les réflexions féministes queers francophones en sont à se diffuser de plus en plus, malgré les résistances qu’elles rencontrent encore.

 

Solidairement,

Cha Prieur et Bruno Laprade
Revue Politiqueer

Pour toute information, contactez la revue à revuepolitiqueer@gmail.com

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