Témoignage de Pidgeon Pagonis sur les droits des personnes intersexuées

Envoyé par Courrier international / via ALGI en date du 12 avril 2018 à 12h28
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Entretien. Pidgeon Pagonis : “Les opérations non consenties sur des enfants intersexués sont assimilables à des mutilations”

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Pidgeon Pagonis. PHOTO FIFDH MIGUEL BUENO (détail)

Figure de la défense des droits des personnes intersexuées aux États-Unis, Pidgeon Pagonis a présenté son documentaire autobiographique The Son I Never Had lors de la dernière édition du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH), dont Courrier international était partenaire. L’activiste a répondu à nos questions sur sa quête d’identité et son combat pour la reconnaissance du droit des intersexués à disposer librement de leur corps.

(...)

Vous avez pris part, à Genève, à une table ronde organisée par le FIFDH, un festival ayant pour thème les droits humains. Pourquoi importe-t-il de faire du droit des personnes intersexuées à disposer de leur corps un droit universel inaliénable, reconnu comme tel au niveau international ?

Je pense que c’est important, car cela ouvre une porte. Jusqu’à une date récente, on voyait dans ces opérations non consenties un problème individuel qu’il fallait résoudre. Vous étiez juste quelqu’un qui avait eu une mauvaise expérience avec un médecin. Mais je pense que, à partir du moment où la communauté internationale reconnaît les droits des personnes intersexuées comme une question relevant des droits de l’homme, cela ouvre le débat. On peut ainsi dire à nos médecins et à nos chirurgiens : “Vous violez les droits de l’homme, et l’ONU est d’accord avec nous.” [En 2015, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a appelé les États à prendre des mesures pour remédier aux violations des droits des personnes intersexuées]. C’est un grand changement. Les opérations non consenties sur des personnes intersexuées sont assimilables à des mutilations génitales. Ces dernières suscitent un tollé quand elles se produisent dans une culture qui n’est pas blanche. Mais quand une culture blanche les pratique, on n’entend pas une telle indignation de la part de l’opinion, des politiques, ou même des médecins.

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