Transgenre et féministe, Gabrielle Bouchard à la Fédération des femmes

Envoyé par ALGI en date du 19 mars 2018 à 16h18
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Gabrielle Bouchard est la nouvelle présidente de la Fédération des femmes du Québec. L'arrivée d'une personne trans à la tête de cette importante association féministe est un signe de maturité indiquant la prise en charge de la réalité plurielle de la condition féminine dans nos sociétés. Rencontrons Gabrielle Bouchard dans le reportage de Denis-Daniel Boullé de Fugues et dans celui d'Emmanuellle Latraverse au téléjournal de Radio-Canada, le 8 mars dernier. ALGI


(crédit photo : The Canadian Press/Ryan Remiorz sur ctvnews.ca)

À l’automne dernier, la Fédération des femmes du Québec (FFQ) choisissait Gabrielle Bouchard comme présidente. Ce qui apparaissait comme une preuve de maturité du mouvement féministe a suscité beaucoup de réactions dans la presse généraliste. Comment une femme trans pouvait-elle être au fait des problématiques et des défis des femmes en général. Au-delà de la polémique qui s’est estompée, Gabrielle Bouchard s’est attelée à ce qu’elle considère comme les prochains défis pour le mouvement des femmes, pour les femmes en général.

(...)

Il ne faut pas se le cacher, il y a des résistances au sein du mouvement face à ma nomination, comme un vieux fond de transphobie qui resterait. Mais au moins, on peut en parler, et je suis toujours ouverte avec les groupes de femmes ou des femmes à en parler. Une résistance mais avec des espaces pour en parler, et je suis tout à fait à l’aise avec cela. Je savais qu’il y aurait des réactions négatives, mais je ne pensais pas qu’elle se ferait avec autant d’acharnement. 
 
Par exemple, Denise Bombardier a consacré trois chroniques pour remettre en cause ma nomination. Elle s’est fait l’amplificatrice du mouvement transphobe, presque la porte-parole. Et ce qui veut tout dire, ces chroniques ont été reprises sur le site de La Meute à Québec. 
 
En repensant à la polémique autour de ma nomination, je me suis rendue compte que nous étions dans une société où on tolère les personnes trans mais à condition qu’elles ne sortent pas de la boîte dans laquelle elles sont assignées. En somme, qu’elles ne se mêlent pas d’autres choses que des questions trans, car dans ce cas elles dérangent, elles embêtent.
 
(...) Bien des hommes hétéros ne supportent pas d’être objectivés, considérés comme de simples objets sexuels, mais il leur vient rarement à l’idée qu’ils font subir la même chose à des femmes qu’ils côtoient. Pourquoi? doit-on se demander... Et, du côté des communautés LGBTQ2+, le sexisme, le racisme, la transphobie et la lesbophobie subsistent encore. Nous devons réfléchir à la question de l’abus : les femmes, pour une égalité entre elles, mais aussi les hommes prendre part à cette réflexion. Les discussions seront difficiles (sans doute), mais j’ose espérer qu’elles seront profitables pour l’ensemble de la société. Mon rôle principal, à la FFQ, sera avant tout de replacer au centre de notre combat, les femmes marginalisées qui n’ont pas bénéficié de toutes les avancées du féminisme, qui ont été exclues, pour qu’on puisse enfin les entendre.
Lire l'article sur Fugues

Une femme ce n'est pas juste un utérus, ce n'est pas juste un vagin. Ça ramènerait les femmes à quelque chose contre lequel le mouvement fémministe s'est battue pendant longtemps, c'est-à-dire que les femmes ne sont, à la base, que leur organe reproducteur. C'est ainsi que s'exprime Gabrielle Bouchard dans le reportage d'Emmanuelle Latraverse en réponse aux objections de féministes qui veulent exclure les trans. À écouter : Transgenre et féministe

 

 


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