Nigeria : 25 jeunes arrêtés à Kano pour un mariage présumé entre hommes

Chanelle Grand sur Stop Homophobie en date du 28 octobre 2025 à 11h05

La police religieuse islamique de l’État de Kano, dans le nord du Nigeria, a interpellé samedi 25 octobre vingt-cinq jeunes, soupçonnés d’avoir organisé un mariage entre deux hommes dans un centre événementiel de la ville.

Parmi les personnes arrêtées, dix-huit sont des hommes et sept des femmes, tous âgés d’une vingtaine d’années. « Un jeune homme prévoyait de se marier avec un autre sur les lieux de ce rassemblement illégal », a déclaré un responsable de la Hisbah, cité par la presse locale. Une enquête a été ouverte.

La Hisbah, police religieuse présente dans plusieurs États du nord du Nigeria à majorité musulmane, veille à l’application des principes de la charia dans la vie publique. Elle est habilitée à arrêter toute personne enfreignant les règles religieuses, notamment en matière de consommation d’alcool, de mixité dans certains lieux publics ou de relations homosexuelles.

Dans l’État de Kano, où la charia est appliquée depuis 2000 parallèlement au droit fédéral, les relations homosexuelles sont passibles de peines sévères, allant jusqu’à la mort par lapidation, bien que ces sanctions ne soient pas systématiquement exécutées. Au niveau national, la loi de 2014 interdisant le mariage entre personnes de même sexe prévoit jusqu’à quatorze ans d’emprisonnement pour les couples et leurs soutiens.

Les autorités locales présentent régulièrement ces interventions comme une protection des valeurs religieuses et culturelles. Les organisations de défense des droits humains dénoncent, elles, une instrumentalisation de la charia et un climat de peur pour les personnes LGBTQIA+, contraintes de vivre dans la clandestinité.

À ce jour, aucune organisation indépendante n’a pu accéder aux personnes arrêtées et aucun chef d’accusation officiel n’a été communiqué. Les ONG locales redoutent un durcissement de la répression dans un pays où les violences et arrestations arbitraires visant les personnes perçues comme homosexuelles se multiplient.

Première puissance démographique d’Afrique, le Nigeria demeure l’un des États les plus hostiles aux droits LGBTQIA+ sur le continent. L’activité sexuelle entre personnes de même sexe y est criminalisée à l’échelle fédérale et étatique, et aucune protection légale générale contre les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre n’est en place.

Pour envoyer un commentaire

Nom:
Adresse électronique:
Titre du message:
Mot de passe du message:
Contenu du message
Retour = paragraphe | Maj-Retour = saut de ligne
Une binette... question de donner le ton à votre message
               
Fond de couleur
Par défaut Jaune Bleu Turquoise Rose Vert Amande

Rappel
Pour voir le titre de votre message dans l'index, il faut
rafraîchir l'index dans la fenêtre supérieure.