Dimanche après-midi, le défilé annuel de la Fierté dans la capitale a été brusquement annulé. La parade, qui devait longer la Colline du Parlement, a été immobilisée et prise en otage pendant près d’une heure par un sit-in mené par le collectif Queers for Palestine-Ottawa. « Nous participons aujourd’hui au défilé pour affirmer très clairement que notre Fierté n’est pas à vendre », a déclaré le groupe dans un communiqué.
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Une fracture persistante
L’épisode ravive une blessure déjà ouverte. En 2024, la déclaration de solidarité de Fierté dans la capitale avec la Palestine avait entraîné un boycott du défilé par plusieurs élus et organismes, du maire au milieu hospitalier. Pour certains militants, ce retrait constituait une trahison : « Vous n’étiez jamais de vrais alliés », a lancé l’artiste trans Lionel Lehouillier, ancien président de Trans Outaouais.
Cette année, le blocage de Queers for Palestine replace la cause au cœur de la parade, quitte à priver des milliers de personnes LGBTQ+ de leur moment de visibilité. Pour ses partisans, c’est un acte nécessaire de résistance. Pour ses détracteurs, c’est une prise en otage d’une fête censée rassembler.
Une question sans réponse claire
Au final, l’annulation du défilé d’Ottawa illustre une tension profonde et pose (à nouveau) la question suivante : la Fierté doit-elle être un espace de solidarité avec d’autres luttes, au risque de la division, ou doit-elle préserver avant tout sa mission de rassemblement LGBTQ+ ? La réponse demeure ambiguë et incertaine. L’édition 2025 de la Fierté dans la capitale restera marquée par l’impossible conciliation entre célébration et contestation. Pour certains, la cause palestinienne redonne un souffle militant à un événement jugé trop commercialisé. Pour d’autres, elle détourne la marche de son objectif premier, laissant une communauté fracturée et privée de son moment de visibilité.
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Lire aussi l'article en anglais de Greg Owen sur le site américain LGBTQ Nation.