Les turbulences ne sont pas terminées à Fierté Montréal. Cinq ans après le départ de son fondateur, accusé par la suite d’agression sexuelle, une dizaine d’organisations membres claquent la porte et dénoncent une culture « toxique ».
« Des groupes ignorés, utilisés, sous-payés […], des pratiques empreintes de misogynie, de racisme, de sexisme, de capacitisme. En bref, une culture organisationnelle toxique et une direction qui refuse d’écouter. Trop, c’est trop », écrivent les représentants des mécontents dans une lettre ouverte obtenue par La Presse.
Ceux qui quittent le navire sont nombreux. Parmi eux : le Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ), le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de l’Ouest-de-l’Île, le Centre de solidarité lesbienne et plusieurs autres organismes de la communauté LGBTQ+, dont Helem Montréal ou le Sapphix Social Club.
Ils soutiennent qu’il est « urgent d’exiger un changement structurel au sein de Fierté Montréal ». « Il y a beaucoup de personnes qui ne se sentent plus représentées », résume la directrice générale du RLQ, Cynthia Eysseric.
(...) Interpellé, le directeur général de Fierté Montréal, Simon Gamache, dit prendre les critiques au sérieux. « On a contacté tous ces organismes pour les inviter à une rencontre. Ça a déjà eu lieu ou c’est en cours, mais tout le monde va être rencontré et on va s’écouter », assure-t-il.
« On est en train de rebâtir l’organisation avec une nouvelle gouvernance », se défend le gestionnaire. Son équipe a mis en place depuis deux ans de nouveaux règlements généraux, pour que les groupes communautaires soient intégrés à l’assemblée générale (AG) et y aient le droit de vote.