Un projet de loi de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso depuis 2022 prévoit la pénalisation de l'homosexualité.
(...) Cette réforme s'inscrit dans les appels à renforcer la "burkinabité" qui ont suivi le coup d'État militaire, comme le souligne Jeune Afrique. Cette pénalisation de l'homosexualité s'inscrit dans une série de mesures de la junte précisant l'acquisition et la déchéance de la nationalité. À travers le continent, plusieurs responsables politiques considèrent l'homophobie comme étant constitutive de l'identité africaine : "Les velléités extérieures de nous imposer l'importation de modes de vie et de pensée contraires à nos valeurs risquent de constituer un nouveau casus belli", déclarait ainsi en mai le Premier ministre du Sénégal Ousmane Sonko. La Russie alimente dans la région ces sentiments anti-occidentaux.
Aujourd'hui, 70 pays dans le monde, dont 33 en Afrique, interdisent les relations homosexuelles. Certains, comme le Ghana ou l'Ouganda, ont d'ailleurs récemment durci leurs lois homophobes, tandis que la peine capitale est toujours prévue en Mauritanie, au Nigeria ou en Somalie. Dans son dernier rapport sur la situation des droits LGBTQI+ en Afrique, Amnesty international alerte sur "une escalade du sentiment anti-LGBTI" et "l’utilisation de la loi comme une arme" de répression.
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En complément, on pourra lire l'article de Colin Stewart sur 76crimesfr.com dont voici un extrait.
À la mi-juin de cette année, selon notre décompte, 30 des 54 pays africains disposaient d’une loi réprimant l’homosexualité, tandis que 24 n’en avaient pas.
Par ailleurs, parallèlement, plusieurs pays africains ont dépénalisé l’homosexualité depuis 2012, notamment le Gabon, l’île Maurice, l’Angola, le Lesotho, la Guinée équatoriale, Sao Tomé-et-Principe, les Seychelles, le Botswana et le Mozambique. Plus récemment, la Haute Cour de justice de Namibie a également invalidé la loi anti-sodomie de ce pays.
Cependant, les parlements du Ghana et de l’Ouganda, où les relations sexuelles entre homosexuels étaient déjà illégales, ont approuvé des lois plus strictes contre l’homosexualité en 2023 et 2024. Et le Tchad a commencé à pénaliser l’homosexualité en 2017.
D’autres pays francophones ont l’intention de durcir la pénalisation de l’homosexualité, à l’instar du Sénégal ou d’introduire des peines de prison contre les personnes LGBT+ dans leur code pénal, comme en République Démocratique du Congo.