À Moscou, la maison d’édition "Popcorn books" ne répond plus. Depuis l’annonce, le 10 janvier dernier, de l’ouverture d’une enquête pour infraction à la nouvelle loi réprimant la "propagande LGBT" le visant, l’éditeur a choisi le silence pour préparer sa défense. Il encourt une amende pouvant aller jusqu’à 10 millions de roubles (environ 150 000 euros). Popcorn est connu en Russie pour publier des ouvrages abordant les thématiques de genre et les relations LGBT. La maison se savait directement menacée par la réglementation adoptée par la Douma. Ces dernières semaines, certains de ses livres étaient revêtus d’une jaquette sur laquelle était reproduit l’article 29.5 de la constitution russe qui dispose que "la censure est interdite". (...) À l’instar de la procédure ouverte contre Popcorn books, il est probable que les poursuites ultérieures seront également le fait de plaintes déposées par des organisations de la sphère nationaliste ou des élus conservateurs. Ce genre de processus est un grand classique de la vie politique russe ces dernières années. Pour Galina Iouzefovitch, c’est là que réside la principale différence avec la censure qui sévissait sous l’Union soviétique. "En URSS, il y avait une censure préalable", rappelle la critique littéraire. "Les livres étaient évalués par des censeurs avant leur publication. En Russie aujourd'hui, la censure préalable n'existe pas. Mais il existe de fait une censure constante, qui s'exerce par le biais de dénonciations de lecteurs et d'enquêtes parlementaires." Lire l'article sur radiofrance.fr |