Mandat préservé de justesse pour le défenseur des droits LGBTQI+ à l'ONU

Envoyé par Komitid avec l'AFP/ via ALGI en date du 18 juillet 2022 à 21h18

Le défenseur des droits des minorités LGBTQI+ auprès des Nations Unies a obtenu de justesse le renouvellement de son mandat, malgré la lutte acharnée d’un groupe de pays musulmans, vent debout dans toutes les arènes onusiennes.

Sa mission, créée en 2016, a été renouvelée pour trois ans supplémentaires par le Conseil des droits l’Homme la semaine dernière à Genève, “un résultat important”, se félicite auprès de l’AFP Victor Madrigal-Borloz, qui occupe le poste depuis 2017.

“La communauté internationale continue de comprendre l’ampleur des violences et de la discrimination envers les personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, trans ou de genre divers”, a-t-il salué, alors que le poste connaît des vicissitudes “depuis sa création”.

La protection des droits des minorités sexuelles et de genre fait régulièrement débat, en raison de l’opposition féroce de certains pays.

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Malgré une campagne impliquant “plus de 1.100 organisations” LGBT de 174 pays et “le soutien politique” de dizaines d’Etats, selon le défenseur des droits, le renouvellement a dû affronter l’hostilité de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui défend les intérêts des pays musulmans à l’ONU.

“Nous ne pouvons soutenir des efforts visant à inventer de nouveaux droits sur la base de préférences sexuelles personnelles”, a défendu au Conseil des droits humains l’ambassadeur pakistanais Khalil Hashmi, au nom de 57 Etats, tous les membres de l’OCI, sauf l’Albanie.

Ces pays remettent en cause l’existence des concepts d’orientation sexuelle et d’identité de genre, perçus comme contraires à leurs valeurs traditionnelles et un obstacle à l’universalité des droits humains.

Réponse lapidaire de l’ambassadeur français Jérôme Bonnafont : “Trop de pays s’abritent derrière le prétexte de valeurs spécifiques pour conserver des législations discriminatoires.”

M. Madrigal-Borloz fustige lui “un positionnement politique très regrettable” qui nie l’existence de discriminations dans tous les pays – y compris ceux de l’OCI.

“Le discours de ces Etats (…) constitue un rejet de leurs obligations fondamentales en matière de droits humains internationaux : la protection des peuples sous leur autorité, et de leurs propres ressortissants, contre les violations de droits humains”, dit-il.

Par 23 voix contre 17 – le Malawi, l’Erythrée et la Chine se joignant à 14 pays musulmans – le Conseil a finalement acté le renouvellement, après avoir écarté plusieurs amendements visant à restreindre sa portée, parfois avec une seule voix d’écart.

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M. Madrigal-Borloz estime que l’environnement dans lequel il travaille reste “volatile”.

“Chaque jour, il y a une évolution politique qui ouvre une possibilité et en ferme d’autres. Mon travail, c’est d’avoir un aperçu de ces possibilités et de veiller à utiliser les ouvertures qui existent”, dit-il.

Lire l'article intégral sur komitid.fr. Aussi sur fugues.com et tetu.com.

photo de Victor Madrigal-Borloz

Victor Madrigal-Borloz.

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