Plusieurs personnes homosexuelles ont subi des lynchages populaires, ont été mis à nu et violentées par la foule, certaines ont été tuées, et d’autres se retrouvent actuellement en prison, dont deux jeunes femmes transgenres Shakiro et Patrica depuis le 9 février dernier, et qui attendent un 3e procès reporté au 5 avril 2021. C’est une vraie chasse aux sorcières qui est en cours ces derniers mois au Cameroun.
(...) Les personnes appartenant aux minorités sexuelles au Cameroun ont 3 choix : soit s’expatrier (ce qui n’est pas possible pour tous), soit vivre dans la clandestinité comme des rats dans les égouts, (ce qu’on ne peut souhaiter à personne) ou alors faire fi de tout cela et certainement finir en prison ou victime d’agressions indescriptibles donc souvent la mort. Aucun de ces trois choix n’est envisageable. Or, le 1er article de la Déclaration universelle des droits humains ne dit-il pas que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux ».
L’Afrique ne peut pas continuer de vivre comme si elle vivait sur une autre planète. Pourtant l’Afrique du Sud, a depuis plus deux décennies une des constitutions les plus inclusives qui autorisent même le mariage pour les personnes de même sexe.
L’année dernière, le Gabon, pays voisin du Cameroun, a dépénalisé l’homosexualité, pourtant ces 2 pays ont beaucoup de similitudes : les cultures sont similaires, le système juridique qui provient du code civil français, sur le plan religieux, on retrouve les mêmes trois communautés (chrétiennes, musulmanes et animistes).
(...) Je profite donc de l’occasion pour interpeller toutes les organisations internationales qui œuvrent pour le respect de la dignité humaine ou pour les droits et libertés des personnes LGBTQIA+ à se réveiller et à stopper cet enfer qui se passe au Cameroun. Il est de la responsabilité de la communauté internationale de venir en aide à une communauté dont l’humanité est violée comme c’est le cas au Cameroun pour les minorités sexuelles.