L’Angola décriminalise les relations homosexuelles

Envoyé par jeuneafrique.com / via ALGI en date du 22 février 2021 à 20h25
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(Crédit photo Iris Angola publiée sur 76crimes.com)

L’Angola a décriminalisé l’homosexualité en retirant de son code pénal une clause sur les « vices contre nature », jusqu’à présent interprétée « comme une interdiction de tout comportement homosexuel », a annoncé l’organisation Human Rights Watch (HRW).

C’était un vestige de la colonisation portugaise. « L’Angola a finalement retiré de sa législation la clause « des vices contre nature » », s’est réjouie jeudi 24 janvier l’organisation Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué. « Le gouvernement a également interdit toute discrimination basée sur l’orientation sexuelle. Et toute personne qui refuse d’employer une personne ou de lui fournir des services en raison de son orientation sexuelle encourra une peine de prison de deux ans maximum », a ajouté l’ONG.

Ces modifications ont été validées à la faveur du vote, mercredi par le Parlement de Luanda, d’une réforme de son code pénal. Depuis des années, la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels) d’Angola déplore les discriminations dont elle fait l’objet pour accéder à la santé et l’éducation.

« Vestige archaïque »

« En renonçant à ce vestige archaïque (…) de l’époque coloniale, l’Angola rejette les discriminations » basées sur les orientations sexuelles, s’est réjouie HRW. Avant d’appeler « les 69 autres pays dans le monde qui criminalisent encore les relations homosexuelles à suivre l’exemple » de Luanda.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, le président João Lourenço fait souffler un vent nouveau sur son pays après trente-huit années de règne autoritaire de José Eduardo dos Santos. En juin dernier, son gouvernement avait adressé un signal fort en légalisant, pour la première fois, l’existence d’une association de défense des droits des LGBT.

Source : Jeune Afrique avec AFP

Communiqué de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale (IPPF)

 

La Fédération Internationale pour la Planification Familiale (IPPF) se félicite de la décision de l'Angola de dépénaliser les relations homosexuelles. IPPF reconnaît et félicite les militants, les défenseurs et les organisations qui ont contribué à rendre possible ce changement historique de la loi.

Le jeudi 10 février, le nouveau code pénal angolais est entré en vigueur, qui a dépénalisé les relations homosexuelles. Il introduit également des protections relatives à l’orientation sexuelle dans certaines des clauses de non-discrimination de l’Angola et mentionne l’orientation sexuelle dans les clauses relatives aux discours de haine du code pénal. Les Angolais de toutes les orientations sexuelles peuvent enfin vivre plus librement et jouir du même droit constitutionnel à l'amour et à l'autonomie corporelle.

Ces changements sont la première réécriture des lois de l'époque coloniale depuis l'indépendance de l'Angola en 1975 et suppriment une interdiction des relations homosexuelles en vigueur depuis 1886.

La directrice du bureau régional d'IPPF Afrique, Marie-Evelyne Petrus Barry, a déclaré:

“Les nouvelles venant d'Angola insufflent une nouvelle vie et redonnent un espoir non seulement à la communauté LGBTI en Angola mais à l'Afrique dans son ensemble. Les lois anti-LGBTI de l'époque coloniale ont été une tache sur notre conscience collective, et cette décision marque une nouvelle ère d'inclusion, d'espoir et d'amour. Personne ne devrait être traité comme un criminel pour avoir choisi qui aimer et nous espérons que ce changement de loi inspirera d'autres pays, qui ont un reliquat colonial similaire, à revoir leurs propres lois.”

La première étape pour modifier le code pénal a été annoncée en 2019, lorsque le Parlement a approuvé les modifications proposées. Cependant, ce n'est qu'en novembre 2020 qu'il a été signé par le président João Lourenço, avec un retard de 90 jours, jusqu'à son entrée en vigueur la semaine dernière.

Le nouveau code pénal a supprimé l'expression «vice contre nature», qui était comprise comme une interdiction des relations homosexuelles. La nouvelle loi comprend plusieurs articles protégeant les individus contre la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle, en relation avec le travail ou dans les lieux et événements publics, et prévoit une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à deux ans pour discrimination fondée sur l'orientation sexuelle.

Après la dépénalisation en Angola, le nombre de pays où l'homosexualité est dépénalisée est désormais de 72.

Il s'agit d'une base solide pour le travail qui nous attend pour permettre un monde où chacun peut prendre des décisions concernant sa sexualité et son bien-être sans discrimination, un combat dans lequel IPPF continuera d’être actif.


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