Des réfugiées LGBTQ+ font face à des défis en sol canadien

Envoyé par Radio-Canada / via ALGI en date du 08 janvier 2021 à 17h38
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Mugoli Samba, radio-canada.ca  

Au Canada, des réfugiés LGBTQ+ se sentent seuls face à de nombreux défis, exacerbés par la pandémie. Un couple a lancé une pétition pour dénoncer notamment le manque de soutien en matière de logement et de services de santé mentale pour les nouveaux arrivants de leur communauté.

Nouran El Gendy et Miral Mokhtar ont fui l'Égypte en 2018. (...) Elles ont trouvé refuge au Canada, mais le couple y rencontre une vie compliquée. Elles déménagent notamment tous les mois.

(Photo : Radio-Canada)

(...) Leur précarité est le résultat d’un cercle vicieux: comme réfugiées, elles disent que de nombreux employeurs refusent de leur donner un emploi. Sans preuve d’emploi et sans historique de crédit ou d'épargne, il leur est difficile de trouver un appartement et de payer le dépôt du premier et dernier mois de loyer.

La seule option que nous pouvons louer c’est AirBnB, c’est la seule option pour nous, parce qu’ils ne demandent pas de papiers, explique Mme El Gendy.

Elles survivent grâce à des paiements mensuels d'Ontario Works de 737 $, alors que selon le Toronto Real Estate Board, le loyer moyen pour un appartement d'une chambre est d'environ 2012 $.

Elles sont arrivées au Canada grâce à Rainbow Railroad, un organisme qui aide des centaines de personnes LGBTQ+ à fuir la persécution de leurs pays d’origine. Mais avec plus de 1000 clients, il est tout simplement impossible de fournir des services post-établissement, explique Kimahli Powell, directeur de l’organisme.

(...) Selon une étude publiée par la Société canadienne de psychologie et le Conseil des associations professionnelles de psychologie, « 56 % des Canadiens déclarent que la COVID-19 a eu une incidence négative (33 %) ou plutôt négative (23 %) sur leur capacité à accéder aux soins de santé mentale offerts par les psychologues ».

C’est le cas de Ramy Ayari, une personne gaie d’origine tunisienne, basé à Montréal.

J’ai une dépression assez sévère, une dépression majeure, avoue-t-iel. Et pour avoir une consultation avec un psychologue, ça va être en février. Le délai, ça prend beaucoup de temps, ce n’est pas aussi facile.

Son temps en sol canadien est également marqué par des expériences de racisme. Iel dit cacher l’un de ses prénoms légaux, Mohammad, sur son CV et ses lettres d’application pour un logement. Comme barista dans un café montréalais, il lui est arrivé de se faire demander d’enlever un fil qu'iel portait dans ses cheveux, même s’il ne s’agissait pas d’un symbole religieux.

Quand on parle des enjeux des (personnes) LGBT, il y a un certain discours qui couvre la réalité que les réfugiés LGBT vivent. Ça donne l’image que le Canada, c’est vraiment le paradis des LGBT+, alors que ce n’est pas le cas, ajoute-t-iel.

C’est vrai (que) c’est un pays de droits et qu’il y a beaucoup de respect pour la personne ici. Mais on a beaucoup de travail à faire.

Voir le reportage sur YouTube.

Lire l'article sur le site de Radio-Canada.


En complément (en anglais) : 

LGBTQ+ Refugees Speak Up in Canada

Voir la vidéo sur YouTube


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