Dans un article du Journal de Montréal, publié le 21 octobre 2020, la journaliste Nora T. Lamontagne écrit...
La déclaration du pape François en faveur de l’union civile des couples de même sexe est perçue comme une grande preuve d’ouverture par les experts et les groupes de défense des droits LGBTQ2S+.
Le saint homme a défendu le droit des couples gais, « enfants de Dieu », à vivre au sein d’une union civile qui les protège légalement, dans un documentaire à son sujet diffusé pour la première fois dans le cadre de la Fête du cinéma à Rome, mercredi.
« Les personnes homosexuelles ont le droit d’être en famille. Ce qu’il faut, c’est une loi d’union civile. Elles ont le droit à être couvertes légalement. J’ai défendu cela », déclare-t-il dans ce film intitulé Francesco.
Le Conseil québécois LGBT voit dans ce plaidoyer « un pas considérable pour l’Église qui s’adapte à nos sociétés ».
L’organisation rappelle toutefois que cette institution a longtemps été oppressive pour ses communautés, un avis que partage le pasteur protestant ouvertement gai Shaun Fryday, de l’Église unie de Beaconsfield, sur l’île de Montréal.
« L’Église catholique a été l’une des principales institutions à alimenter l’homophobie dans l’histoire. Que son chef prenne la défense des personnes LGBTQ, c’est majeur », soutient celui dont la confession permet le mariage homosexuel.
Le 2 novembre, Radio-Canada.ca relayait une nouvelle provenant du Vatica et relayée par l'AFP réafirmant ce qui était déjà clair dans la prise de position initiale du pape.
PHOTO : ASSOCIATED PRESS / GREGORIO BORGIA publiée avec l'article de R.-C.
Dans une note interne envoyée en fin de semaine à ses seuls ambassadeurs (nonces ), la Secrétairerie d'État – la plus haute administration du Vatican – a tenu à insister sur le fait que le pape n'avait pas changé la doctrine de l'Église catholique.
C'est évident que le pape François a fait référence à certaines dispositions étatiques, certainement pas à la doctrine de l'Église, souvent réaffirmée au fil des années , selon la note publiée notamment par le nonce au Mexique, l'archevêque Franco Coppola
(...) Depuis son élection comme pape, François avait déjà évoqué sans la rejeter la notion d'unions civiles gaies. Dans le documentaire, il plaide toutefois avec une précision inédite en leur faveur.
Son plaidoyer personnel met en exergue une rupture par rapport à un document officiel de la Congrégation pour la doctrine de la foi (le gardien du dogme au Vatican) de 2003, qui s'opposait à une reconnaissance juridique des unions homosexuelles pouvant être assimilées au mariage et parlait d'un comportement déviant .
Cette charge avait été signée à l'époque par son dirigeant, le cardinal allemand Joseph Ratzinger, futur pape Benoît XVI.
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