Sénégal, Interdire l’homosexualité n’a rien d’homophobe dit le président

Envoyé par Comité de solidarité internationale de l'ALGI en date du 24 février 2020 à 11h52
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Lors de la visite du premier ministre canadien à Dakar, le chef de l’Etat a justifié le statu quo juridique qui prévaut au Sénégal par ses « normes culturelles ».

Le président Macky Sall a déclaré, mercredi 12 février, que l’interdiction de l’homosexualité au Sénégal relevait de la spécificité culturelle de son pays et n’avait « rien à voir » avec l’homophobie, en présence du premier ministre canadien Justin Trudeau, qui a « brièvement » évoqué le sujet avec lui.

Le Monde avec AFP, publié le 13 février 2020. Voir aussi « Au Sénégal, un bon homosexuel est soit caché, soit drôle, soit mort ».

 


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S'appuyant sur la dépêche de l'FP, Le Journal de Montréal ajoute...

Apostrophé par une journaliste qui lui demandait en quoi des lois interdisant l’homosexualité ne relevaient pas de l’homophobie, M. Sall s’est gardé d’expliquer. 

Mais il a laissé la porte ouverte à une évolution. 

«On ne peut pas non plus demander au Sénégal de dire: "Demain, on légalise l’homosexualité, et, demain, c’est la gay parade, etc."», a-t-il ajouté, en référence aux Gay pride ou «marches des fiertés» organisées dans d’autres régions du monde. 

«Ça, ce n’est pas possible parce que notre société ne l’accepte pas. La société, elle va évoluer, ça prendra le temps que ça prendra», a dit le président sénégalais. 

«On ne peut pas avoir de vision globale du monde où tous les pays pensent la même chose et font la même chose», a-t-il ajouté. «Chaque pays a son propre métabolisme», a-t-il insisté. 

La loi sénégalaise punit de peines d’un à cinq ans d’emprisonnement les actes homosexuels. Le Code pénal parle «d’acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe». 

M. Sall, dont le pays est souvent cité en exemple d’État de droit en Afrique, a toujours invoqué les spécificités du Sénégal pour refuser une dépénalisation de l’homosexualité. 

Plus de la moitié des pays d’Afrique subsaharienne - 28 sur 49 - disposent de législations interdisant ou réprimant l’homosexualité, parfois passible de la peine de mort. 

TVA nouvelles précise ...

Le Sénégal est un pays ultra-majoritairement musulman pratiquant un islam réputé pour sa tolérance religieuse. De grandes confréries y jouent un rôle prépondérant dans la vie des Sénégalais. L'homosexualité y est largement taboue.

Avant la visite de M. Trudeau, la presse sénégalaise avait fait état des mises en garde d'un collectif conservateur contre le risque que le premier ministre ne vienne promouvoir un agenda homosexuel.

Au Canada, au contraire, s'est exprimée l'inquiétude que M. Trudeau ne sacrifie la défense des droits à la campagne actuellement menée par son pays pour un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité de l'ONU.


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