Un ministre ougandais a annoncé son intention de remettre sur la table un projet de loi condamnant les personnes LGBT+ à la peine de mort. Si le gouvernement a démenti, le mal est fait…
(...) Si l’homosexualité n’écope pas de la peine capitale, elle est tout de même lourdement pénalisée en Ouganda. Le paragraphe 145 du code pénal de 1950 stipule que « toute personne qui — (a) a connaissance charnelle d’une autre personne contre l’ordre de la nature ; (b) a connaissance charnelle d’un animal ; ou (c) permet à un homme d’avoir un contact charnel avec lui ou elle contre l’ordre de la nature, commet une infraction et est passible de prison à vie. »
(...) Car pour les LGBT+ ougandais, ce genre de déclarations sont une porte ouverte à une chasse aux sorcières particulièrement violente. Interrogé par Reuters, Pepe Julian Onziema, de Sexual Minorities Uganda, une alliance d’organisations LGBT+, s’était dit vendredi très inquiet. « La dernière fois, quand la loi a été introduite, l’homophobie et les crimes de haines se sont multipliés. Des centaines de personnes LGBT+ ont alors du fuir le pays. »
Une inquiétude largement partagée par Amnesty International. Interrogé par TÊTU, Sébastien Tüller, responsable LGBT+ pour Amnesty International rappelle : « avant la première présentation du projet de loi, en 2009, les gens ne dénonçaient pas les membres de leur famille ou leur amis LGBT+ à la police. Maintenant ils le font. Il y a même des articles de presse qui dénoncent les personnes LGBT, avec leur photo. »
Et la situation ne fait que s’aggraver. Le harcèlement et les violences à l’égard des personnes LGBT+ augmente, le travail des associations est entravé, les subventions occidentales sont coupées… « Toute initiative visant à parler positivement des personnes LGBT+ ou de leur droits est lourdement sanctionnée » termine Sébastien Tüller.
Les organisations de défense des droits LGBT craignent que la loi «attise le sentiment homophobe et les crimes de haine». [ISAAC KASAMANI / AFP publié sur cnews.fr]