Source : Claude ASSAF, L'Orient le jour.
Beirut pride : une soirée annulée, mais la lutte continue
Les relations homosexuelles restent pour de nombreuses parties, notamment les autorités religieuses, une question d’immoralité, éloignant encore la possibilité d’un changement de mentalité à grande échelle et la modification de la loi pénalisant les relations de même sexe, ce qui n’empêche pas la communauté homo de poursuivre son combat en vue de faire valoir ses droits.
La soirée d’ouverture de la Semaine organisée par l’organisation Beirut Pride pour la sensibilisation et la défense des droits de la communauté LGBT, prévue pour demain au Palace (Hamra), a été suspendue jusqu’à nouvel ordre, avait annoncé l’organisation mardi. Diverses institutions religieuses s’étaient indignées de l’événement, réclamant son annulation au motif qu’il porte atteinte aux bonnes mœurs et représente un caractère immoral. Des personnes ont publié des déclarations menaçant d’agresser aussi bien les participants au concert que le théâtre, dont la direction a d’ailleurs reçu des appels en ce sens.
Contacté par L’Orient-Le Jour, Hadi Damien, directeur de Beirut Pride, affirme que « Dar el-Fatwa et d’autres institutions religieuses, pour qui l’homosexualité représente la débauche et la corruption, ont exercé des pressions sur les services de sécurité en vue de faire annuler l’événement ». Il souligne au passage que « des individus ont joint au téléphone les propriétaires de Palace en se faisant passer pour des agents de ces services, alors qu’en réalité ceux-ci utilisent une autre méthode, qui est celle de convoquer les personnes concernées ou de se rendre auprès d’elles ». « Toujours est-il que les menaces ont si abondamment plu sur les réseaux sociaux à l’encontre des propriétaires, organisateurs et participants, que The Palace ne pouvait plus porter la responsabilité de l’événement », indique M. Damien.