(...) « On nous repère dès la petite enfance. Les gamins efféminés. Les chochottes. Les petites filles au nom de garçon. Les homos. Les pédés. Ceux qui ne méritent pas d’exister parmi nous. On commence notre destruction programmée très tôt. »
L’auteur, Abdellah Taïa, est lui-même gai et, à l’instar du personnage de Youssef, il est né en 1973 dans la même localité. Le récit qu’il propose, sans être autobiographique, s’abreuve cependant des constats qu’il fait d’une culture où le rigorisme affiché des principes moraux se conjugue hypocritement avec une culture de corruption et d’abus à peine voilés, où des enfants sont vendus et violés dans l’arrière-boutique des souks, des mariages ou des fêtes religieuses.