L’héritage de nos mots

Par Nicolas Vandal sur fugues.com en date du 03 mars 2025 à 10h14

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Ma gorge était nouée, mes lèvres tremblantes. Il fallait que ces mots sortent. Alors, d’une voix presque étranglée, j’ai fini par les lâcher : « Je suis gai ». C’était une délivrance, mais aussi une peur sourde, celle de ce qui viendrait après. Parce qu’une fois dit, plus jamais on ne revient en arrière. Ce dévoilement ouvre des portes et en ferme d’autres, redéfinissant tout en un instant. J’étais prêt à prendre ce risque, à être moi. C’était il y a douze ans.

À l’époque, je pensais que ce coming out n’appartenait qu’à moi. Une étape intime, un rite de passage inévitable. Mais très vite, j’ai compris que ces mots portaient un héritage bien plus vaste que ma propre histoire. Ils renfermaient la force des générations qui m’avaient précédé – celles qui avaient marché dans la rue malgré les injures, aimé dans l’ombre malgré la peur et revendiqué leur existence malgré la violence. En les prononçant, je ne faisais pas que m’affirmer : je devenais le maillon d’une chaîne vivante de résistance et de résilience.

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