Le réfugié
De ce côté le ciel est devenu noir Noir d'injustice, de brimades, d'intolérance Des fils méprisés, des frères en émoi Les accusés, l'arbitraire, des coupables, la sentence
Indifférent face à nos différences L'amour n'est plus une référence Là où l'égoïsme et l'individualisme priment Des ciels sous lesquels, brimer n'est pas un crime
Des familles déchirées par la haine Des enfants devenus des parias Des damnés à contraindre à la géhenne Le lointain, où ne peut être entendu, nul Ave Maria
Adieu nos libertés Enfants déshérités Fautes aux mœurs austères Pleins de contraintes et de mystères
Peuple assujetti, communauté en minorité Ces individus qui sont sujets à des moqueries Exclus et malmenés par la société Cible privilégiée dans les tueries
Le refus de convaincre À tout prix dominer Choisir la force des armes, pour vaincre Abattre, assassiner, tuer, éliminer
Milliers de jeunes enrôlés Des jeunes gens écervelés Militaires, miliciens, tous confondus Des hommes à jamais rebelles aux lois refondues
Sous le contrôle d'hommes aveuglés Que feront ils pas pour les honneurs? Ces manipulateurs de jeunes gens déréglés Qui sacrifient des vies humaines pour leur bonheur
Les armes à feu qui enflamment nos maisons L'acharnement d'hommes sans raisons Des armes blanches qui tranchent et arrachent De part et d'autres des hommes trébuchent
La mort se déchaîne et ravage Là où résonnent des bruits assourdissants, les détonations De bombes qui sont lancées de façon sauvage Dans nos sommeils nous surprennent, sans sommation
Les survivants en grand nombre Hommes, femmes, enfants, dans la pénombre Fuient loin des zones où se commettent des atrocités Abandonnant tout, au risque de subir la cruauté
Derrière soi, tout laisser S'enfuir sans rien Avec ou sans les siens Sans les trésors amassés
Rien qu'une bandoulière, un balluchon, une sacoche Ne rien prendre qui ralentisse le parcours Le nécessaire dans les poches De jour comme de nuit, ils marchent ou ils courent
Dans la brousse, le ventre creux et sur les routes Affamés, épuisés, ils avancent dans la peur Souvent ils croisent des soldats en déroute Et des tirs sporadiques qui les plongent dans la stupeur
Vivre vivre vivre Braver l'océan, le désert, milles embûches Tout essayer pour survivre Partir plus loin, même si l'on trébuche
Parfois c'est avec mépris qu'on les refoule Humiliés, bafoués, ils s'accrochent à l'espoir Déterminés ils ne se laissent point aller au désespoir Face aux pays inhospitaliers qu'ils foulent
Rude et difficile, la vie de réfugié À la recherche d'un refuge Et non d'une vie d'heureux privilégiés Comme le pensent, ceux qui aux frontières les fustigent
À tous ceux qui la main sur le cœur Ceux dont le cœur n'est pollué par aucune rancoeur Et qui aident les réfugiés, de sorte à leur rendre un peu de liberté Soyez honorés et remerciés pour votre libéralité
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