C'est dans les larmes que j'essaie de rédiger ce message. Il arrive un moment où il faut s'avouer vaincu. Tous ne peuvent pas être vainqueurs constamment, tout le temps. Où sont les perdants, ceux qui rencontrent l'échec? On ne les voit jamais, il doit bien y en avoir. Et bien voilà, c'est moi aujourd'hui, et j'ai réalisé que je suis incapable de vivre en l'an 2000.
Je vois les autres réussir dans la vie comme un voilier qui fend allégrement les flots. Alors que moi j'avance dans la vie comme une voiture dans les rues briquées du Vieux-Port. Ca use, de rouler comme ça. Et ma transmission vient de lâcher.
Tout est trop difficile pour moi. La moindre tâche normale d'un être humain m'est pénible. Se faire des amis est pratiquement infaisable, trouver une job est un Everest, tomber en amour devient une impossibilité, avoir du sexe est laborieux.
Alors que je vois le monde autour recevoir continuellement des cadeaux de la vie. Oui, le gazon du voisin est plus vert et il pousse aussi plus vite.
Un moment donné, la sélection naturelle sert à écarter les individus faibles et favorise les individus forts pour améliorer l'espèce dans un but ultime qui nous est inconnu mais qui est là quand même. Mais qu'arrive-t-il à ceux que la sélection a choisi d'éliminer? Il arrive ce qui arrive à moi, je dois m'éclipser pour laisser place aux plus forts. Et si les éléments ne me forceront pas à abandonner, la destruction de ma personne viendra de l'intérieur de moi-même.
Et quand l'instinct de survie est finalement vaincu lui aussi ...
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