À vous qui m'avez aimé ...

Envoyé par Atropos en date du 23 septembre 1998 à 14h41

(source http://www.alfaskop.net/~mats/icq/url/pictures/rose.jpg)

À tout vous autres que j'ai perdu...

Bon, j'écris sur un babillard, je le sais. Je n'ai jamais été sur votre tombe, je le sais. Je ne crois pas en Dieu, peut-être à une vie meilleure, peut-être à rien du tout, vous le savez. Les religions m'ont trop déçue pour que je cherche encore où l'on va après la mort, mais enfin, ici ce n'est pas le propos... À vous tous, qui parfois, par votre absence en cascade, permettez moi cet euphémisme, partiez un derrière l'autre en ne me laissant pas un mois entre chaque départ pour m'en remettre, je vous laisse ce matin, un dernier souvenir ...


À toi Michel, mort alors que tu étais pour moi le meilleur confident et mon meilleur ami quand j'étais adolescente. Toi qui venait mettre un baume sur toutes mes atrocités de jeunesse ...

À toi grand-papa maternel que j'ai perdu trop tôt qui m'aimait tant tout comme grand-maman ...

À toi, mon fils, avorté par la violence de ton père et par son mépris envers moi et par l'incompétence totale du docteur qui n'a pas chercher à te sauver parce que ton père ne te voulais pas ...


À toi, R., mon mari ... Toi pour qui la colère a toujours existé et à nous qui nous sommes mal aimés ...


À toi grand-maman maternelle, chez qui j'allais me réfugier tous les étés, car le reste de l'année était lourd à vivre à la maison ...

À toi, Maria- Rosalda, qui m'a appelé pour que j'aille à ta rencontre à l'hôpital et à la confiance que tu m'as offert en mourrant dans mes bras. Tu le sais, ton corps d'hermaphrodite artificiel ne m'a jamais rebuté. J'espère que tu as enfin complété ton corps de femme, là où tu es et que tu es heureuse !

À toi D. que j'ai follement aimé et que j'ai quitté stupidement ...

À toi grand-papa paternel que je ne voyais jamais parce que tu nous aimais pas ...



À tous, je sais, je n'ai jamais pleuré, j'ai peu parlé de vos départs. Maintenant, j'ai mis en mots ces quelques émotions retenues depuis des années, toujours les yeux très secs et j'envoie ce message se perdre virtuellement

Ad vitam aeternam ...









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