John Patrick Doran
Envoyé par Lexilé en date du 4 août 1998 à 08h33
Ce soir, je pense à mon ami, mon grand ami, John Patrick Doran, parti trop jeune, il y a dix ans bientôt, victime d'avoir trop aimé l'amour... Quand je pense à John, je ne peux que me souvenir de son engagement communautaire, social et politique, sa passion pour le monde sous toutes ses formes... Il y a six ans, il aurait certainement été parmi les premiers à parader dans les rues de Montréal, car John n'avait pas peur de dire ce qu'il était, de vivre ouvertement sa gaieté et il a beaucoup contribuer à ma sortie, à ma naissance au monde gai.
Quand je l'ai connu vers 1980, il avait déjà quelques longueurs d'avance sur moi, le beau John, mais il venait de loin, de très loin! Que de plaisir nous avons eu à discuter de tout et de rien, de son Église catholique et romaine (il avait été séminariste à St-Sulpice), de l'avenir de notre Québec(fils d'un Irlandais nationaliste et d'une mère québécoise, il rêvait d'un pays pour elle comme pour lui), de sa Betty Davis, de ma Barbara, de notre Diane Dufresne! Que de plaisir j'ai eu à découvrir l'opéra d'abord, puis sa Callas, sa Tebaldi et sa Scharwkoff(sic) etc.
John, c'était l'écoute, la parole et la constance... la présence amicale essentielle après avoir fait mon sortie auprès de mes parents! Mais il s'en est allé... trop tôt! J'ai toujours mal quand je pense qu'il dort maintenant seul, depuis dix ans, sur ces flancs du Mont-Royal gorgés d'absents, sans cet amour dont il avait tant besoin, loin de la fête, de notre fête à tous et à toutes, de la joie de cette Fierté Gaie, de cette communauté gaie qu'il avait tant à coeur de voir un jour se libérer... Bonne nuit, John... je pense encore et toujours à toi...
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