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Catou en date du 30 octobre 2013 à 11h37
Je suis allé voir le film L'inconnu du lac sans trop savoir à quoi m'attendre, à part qu'il s'agissit d'un film dont l'intrigue se déroulait dans un milieu de drague gai et que le film avait reçu le prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes.
En fait, c'est un film assez troublant. En naviguant sur Internet, je découvre des critiques qui rendent compte de la qualité du film et du malaise qu'il provoque, au-delà du premier niveau des scènes sexuelles explicites.
Alain Guiraudie (Le roi de l'évasion) orchestre ici un huis clos en plein air. Dans lequel des personnages se retrouvent déchirés entre le désir et la peur. (...)
Campé à une époque qu'on présume très proche de celle où le sida a fait des ravages dans la communauté homosexuelle, L'inconnu du lac fait notamment écho au thème de la prédation. Sans user de clichés, sans tomber dans l'illustration morale non plus, l'auteur-cinéaste filme son histoire comme un rituel, en mettant principalement en valeur son aspect plus trivial. D'où la présence ponctuelle de scènes de sexualité très explicite.
Cela dit, le troisième personnage du «triangle», Henri, est tout aussi important. L'histoire d'amitié amoureuse (mais platonique) qu'il développe avec Franck est peut-être, en fait, la seule «vraie» histoire d'amour que ces deux hommes auront l'occasion de vivre. C'est triste et beau à la fois.
Anti-thriller, se déroulant bien souvent dans la lumière, L'Inconnu du lac est un film unique et un chef-d'œuvre dans le genre. Au fil d'une intrigue mince, mais complexe, Guiraudie filme les corps de ces hommes qui veulent jouir et bronzer, de jour en jour, dans une certaine monotonie, une certaine désespérance. De magnifiques tableaux ensoleillés d’où se dégage un très grand malaise.
À voir pendant que c'est encore en salle, au moins à l'Excentris et au Cinéma du parc :
Film L'inconnu du lac
