Briser l’isolement et la solitude

Envoyé par Association des retraités de la communauté (ARC) / via ALGI en date du 22 octobre 2018 à 16h32
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Le 29 aout dernier, Fugues, sous la plume d'André-Constantin Passiour, publiait un article sur un des membres de l'ALGI, l'Association des retraités de la communauté (ARC). En voici de larges extraits.

Si l’on peut défiler aujourd’hui au centre-ville et si on a des droits à présent, c’est parce que les aînés LGBT ont combattu durant des années pour l’obtention de ces droits et libertés. Ils ont réalisés un travail de pionniers. En parlant de pionniers, ceux qui nous ont  précédés sont maintenant membres de l’ARC.
 
En 2001, à l’appel de Renaud Paré – qui deviendra le premier président du groupe –, une vingtaine d’hommes gais de 50 ans et plus créait l’ARC. Dix-sept ans plus tard, l’ARC regroupe un peu plus de 250 membres, des hommes de 40 à 90 ans, puisqu’il y a des conjoints parfois plus jeunes. «L’ARC est devenu le plus grand organisme québécois offrant des activités sociales dédiées aux hommes aînés gais du Québec», explique Richard Desjardins, le président de l’ARC.
 
«La mission première de l’ARC est de  briser l’isolement des hommes gais retraités. La communauté gaie s’est toujours prise en charge et n’attend pas que le gouvernement le fasse pour elle. Donc, l’ARC a été créée pour rassembler ces hommes. […] Il y a énormément d’hommes qui ont été mariés, à l’époque, il ne faut pas l’oublier, l’homosexualité était très cachée. Donc, il faut aider ces hommes à vivre leur homosexualité et que ce soit le plus accueillant possible pour eux et qu’ils se retrouvent avec d’autres retraités autour d’activités intéressantes», poursuit Richard Desjardins. «Plusieurs hommes ont été en couple durant 30 ou 40 ans et, avec la mort de leur conjoint, ils se retrouvent seuls et isolés. On essaie alors de leur offrir des activités afin qu’ils puissent se reconstituer un réseau social d’amis avec qui échanger.»
 
Parmi les LGBT de 50 ans et plus, 39% ont déjà sérieusement pensé à s’enlever la vie, 31% connaissaient des symptômes de dépression, et enfin 53% vivaient en état d’isolement. Ce sont les chiffres de la Fondation Émergence avec laquelle collabore l’ARC dans le cadre de son programme «Pour que vieillir soit gai». Avec de telles statistiques, il semblerait bien que vieillir ne soit pas si gai que ça finalement… «Ce n’est que lorsqu’on voit de tels chiffres qu’on réalise l’importance d’un organisme comme l’ARC. […] Au souper communautaire mensuel, on voit plus ou moins 35 personnes et le brunch, à chaque dimanche, attire entre 70 et 75 personnes à la Station des Sports. C’est une façon de briser l’isolement. Il y a un esprit d’entraide très fort à l’ARC», indique M. Desjardins qui a œuvré 25 ans au sein de la Maison d’Hérelle pour personnes séropositives. On aimerait, cependant, réaliser un sondage pour connaître véritablement les besoins des gens et les activités qu’ils aimeraient voir organiser.
 
Deux fois par mois, se tiennet les rencontres du «Groupe entre nous». C’est une formule informelle de groupe. On y discute d’un thème, d’un sujet, mais parfois ça déborde. Certains de ces hommes ont vécu des situations difficiles dans leurs vies, ils se confient alors. «Il y a des gens qui ont des blessures intérieures profondes qui rendent impossible certaines réconciliations. Il faut donc rester ouverts et conciliants. Cela met un baume sur leur cœur et sur leurs souffrances», révèle Richard Desjardins qui anime lui-même ce groupe.
 
On n’a pas encore établi de profil socio-économique de l’association, «la clientèle va de gens sous le seuil de la pauvreté à ceux qui n’ont que très peu de contraintes financières. C’est assez varié», indique le président de l’ARC, Richard Desjardins.
 
Organisme démocratique, l’ARC demande ainsi aux gens de s’impliquer béné-volement. «Mais nous sommes à une croisée des chemins.?Avec plus de 250 personnes, on ne peut tout faire bénévolement et on aura besoin de subventions, d’un budget, pour organiser des activités, par exemple, pour ceux qui sont en perte d’autonomie et pour une plus grande diversification des activités», estime Richard Desjardins.
 
«Un des bénéfices secondaires, mais majeurs de l’ARC, c’est qu’on y rencontre beaucoup de monde, dont plusieurs sont des habitués du Village. Quelqu’un a besoin de jaser. Il sait qu’il n’a qu’a faire un tour dans le Village pour y rencontrer quatre ou cinq membres de l’association pour discuter . C’est là qu’on constate comment c’est important pour certains hommes de briser leur isolement…», de conclure Richard Desjardins.  
 
 
Si vous désirez en apprendre plus sur l’ARC, l’association organise une journée porte ouverte, vendredi 28 septembre, de 16h à 20h, au Centre communautaire LGBTQ+, 2075, rue Plessis, salle 130, Montréal.
 
Pour toutes les infos concernant l’ARC : arc.algi.qc.ca ou facebook.com ou 514-730-8870.

 

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