Un texte de Mario De Ciccio
Selon la loi scolaire actuelle, « un conseil scolaire doit aviser le parent d'un élève lorsque des cours, des programmes d'enseignement, du matériel didactique, des instructions ou des exercices comprennent un sujet qui traite principalement et explicitement de la religion ou de la sexualité ».
Les amendements proposés dans le projet de loi 24 viendraient soustraire les associations volontaires comme les AGH à cette obligation. Il serait donc impossible pour toute école régie par la loi d’avertir les parents quand leurs enfants créent ou se joignent à une AGH.
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Le gouvernement propose aussi d’autres amendements pour assurer que toutes les écoles recevant un financement provincial permettent la création d’AGH, y compris les écoles à charte et privées.
Selon le projet de loi, les écoles qui ne s’y conformeront pas seront sujettes à une enquête du ministre et risqueraient de perdre leur financement.
Un projet de loi important pour les FrancoQueer
Selon Sympa César, un membre du groupe FrancoQueer, le projet de loi vient redonner le choix aux élèves d’afficher leur identité sexuelle auprès de leurs familles. « De faire leur propre coming out à leurs parents, c’est un choix très important pour ces jeunes » explique-t-il.
Selon lui, même après l’adoption du projet de loi de 2015, qui devait faciliter la création d’AGH, de nombreux étudiants se faisaient bloquer la route par les conseils scolaires catholiques comme le sien.
Le nouveau projet de loi remettra la responsabilité de la création d’une AGH entre les mains du directeur de l’école. Ce sera aussi à ce dernier d'accorder les ressources de mise en oeuvre dans un délai raisonnable.
Moi, je n’ai pas fait mon coming out avant ma 12e année, mais j’aurais pu le faire beaucoup beaucoup plus tôt si on avait eu ces bases de sécurité là.
Au-delà des amendements, le projet de loi a aussi tout un aspect symbolique, selon le président de Francophonie jeunesse de l’Alberta. « C’est le fait de savoir que nos élus sont là pour nous, qu’ils nous respectent et qu’ils veulent que nous nous sentions comme chez nous dans nos écoles », dit Martin Kreiner.
Ce qui est important c’est l’action symbolique du projet de loi. C’est l’attitude.
L’opposition
Le ministre de l’Éducation avait alors décrit l’opinion de Jason Kenney comme « extrémiste ».