L’homophobie s’enracine en France

Envoyé par Catou en date du 23 août 2015 à 08h53
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Cat.


 

L’homophobie s’enracine en France

LE MONDE | • Mis à jour le |


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Le tumulte du débat sur le mariage pour tous est passé, mais l’homophobie persiste à un niveau élevé en France. L’association SOS homophobie publie mardi 12 mai son rapport annuel, qui constitue l’unique baromètre disponible en France sur ce sujet. Les chiffres sont moins catastrophiques que ceux de l’édition 2014, mais ils démontrent l’« enracinement » de l’homophobie en France, selon le président de l’association Yohann Roszéwitch. La loi sur le mariage pour tous, rapidement entrée dans les mœurs avec 10 000 unions célébrées en 2014, et la visibilité nouvelle de parents homosexuels, n’ont donc pas fait reculer les actes homophobes sur le long terme.

L’association a recueilli 2 197 témoignages en 2014. Cela représente une baisse de 38 % par rapport à 2013, année record où elle dénombrait 3 517 témoignages, en hausse de 80 % par rapport à 2012. « Ce sont les propos généraux, tenus dans le contexte du débat politique, qui ont reculé », observe M. Roszéwitch. Cependant, l’augmentation reste importante si les données sont comparées avec celles de l’année 2011, antérieure au débat sur le mariage pour tous. Les témoignages d’homophobie vécue au quotidien, dans la famille, le milieu scolaire, professionnel, ou encore le voisinage, sont stables ou augmentent. « L’homophobie ordinaire persiste », commente M. Roszéwitch.

Une agression tous les deux jours

Le chiffre des agressions reste inquiétant. Les témoignages sont en recul de 14 %, mais équivalent tout de même à une agression signalée tous les deux jours. Encore ne s’agit-il que de celles rapportées à SOS homophobie, donc d’une petite partie du phénomène. D’autres facteurs peuvent expliquer en partie la hausse globale des témoignages : la plus grande propension des victimes à témoigner, et la notoriété grandissante de l’association.

Les comportements homophobes sont décrits avec précision. Les injures représentent les cas les plus nombreux (« PD de merde », « les PD ça brûle en enfer », « sale lesbienne », « c’est dégueulasse », etc.), et des crachats et des coups parfois très violents (coups de poing, bouteille cassée sur la tête) sont dénoncés.

De nombreux cas de rejet et de harcèlement sont également signalés. Comme celui de Houda, 14 ans, qui a fait son coming out dans son collège des Yvelines, et que ses camarades ne veulent plus toucher de peur d’être « contaminés », à qui l’on lance des pierres ou l’on suggère de se jeter sous un train. Projetée par-dessus la rambarde des escaliers par un groupe d’élèves, elle est désormais déscolarisée, rapporte SOS homophobie.

Le rapport décrit aussi le cas de Violette, 18 ans, dont le père, apprenant son homosexualité, l’a frappée tellement fort qu’il lui a cassé le bras et lui a dit qu’elle ne méritait que « de crever dans les pires souffrances ». Ou encore de Pierre et de Miguel, qui habitaient un village depuis six mois quand un nouveau voisin s’est installé et s’est mis à les insulter, les menaçant avec un revolver ou son chien, etc.

L’association relève qu’Internet reste le principal lieu d’expression de l’homophobie. La liberté d’expression est souvent convoquée pour justifier des propos pénalement répréhensibles (injures, incitations à la discrimination, appels au meurtre). Exemples parmi d’autres : « Les PD, quand de vrais hommes seront au pouvoir on les enfournera dans les chambres à gaz ! Comme les juifs ! », « Si j’ai un enfant homosexuel je le tue de mes propres mains, je suis homophobe et j’assume. »

SOS homophobie salue la réactivité grandissante de Twitter notamment, qui supprime de ses « tendances » les mots-clés homophobes qui lui sont signalés, afin d’éviter l’effet d’entraînement. Les signalements de l’association sont pris en compte de manière prioritaire depuis 2013. Dans le même objectif, des partenariats ont également été créés avec Facebook et Google en 2014. « Malgré ces progrès, ce que nous signalons reste une goutte d’eau », observe M. Roszéwitch.

 


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