Considérés comme des malades contagieux et notamment marqués d'un triangle rose pointant vers le bas pour les hommes, et noir pour les femmes, des milliers d'homosexuels, réels ou supposés, ont ainsi été déportés, victimes de la persécution nazie.
« Ces détenus étaient particulièrement maltraités. Ils étaient affectés aux commandos de travail les plus rudes... Ils servirent aussi de cobayes aux “médecins” qui tentaient de les “guérir” ou de les “neutraliser” en les émasculant » - Le sociologue Régis Schlagdenhauffen, chercheur au laboratoire Identités, relations internationales et circulations de l’Europe (Irice) et membre du Labex Écrire une histoire nouvelle de l’Europe (EHNE).
« Dans les camps, les homosexuels étaient soumis aux mêmes privations, aux brutalités, au travail forcé, aux expériences médicales, mais le triangle rose qu'ils portaient les soumettaient au mépris et à des vexations plus graves. Certains furent ainsi livrés aux chiens des S.S. qui les dévorèrent devant les autres déportés » - témoignage de Pierre Seel, alsacien, déporté au camp de Schirmeck à l'age de 17 ans.
Pour Heinrich Himmler, cerveau de la "solution finale", l’homosexualité était susceptible d'anéantir le monde germanique : « l'homosexuel est un homme radicalement malade sur le plan psychique. Il est faible et se montre lâche dans tous les cas décisifs... Nous devons comprendre que si ce vice continue à se répandre en Allemagne sans que nous puissions le combattre, ce sera la fin... ». (Discours du 8 février 1937).
En ce 28 avril, "Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation", nous honorons la mémoire de tous les déportés sans distinction et rendons hommage à leur sacrifice.
N'oublions pas qu'encore aujourd'hui des pays, comme la la Tchétchénie, avec la complicité de Vladimir Poutine, perpétuent aux portes de l'Europe un génocide contre les personnes LGBTI+.