Cameroun : Augmentation des cas de violences faites aux personnes LGBTI

Le rapport sur les violences faites aux personnes LGBTI en 2018 démontre une hausse tant considérable que déplorable de la violence au Cameroun à cause de « L’ignorance » .

Cas illustratif du rapport « Ignorance » : Le jeune Kenfack Tobi Aubin Parfait, âgé d’une vingtaine d’année … a été battu à mort par son frère aîné qui le soupçonnait d’être gay.

Humanity First Cameroun et Alternatives-Cameroun sont les deux principales organisations leaders de défense des droits de l’homme au Cameroun, mettant ainsi un accent sur les personnes LGBTI. Grâce à leur bonne collaboration, les deux organisations ont toujours harmonisé leurs stratégies de travail pour la documentation des cas de violence et des violations basées sur le genre. Autrement dit, les violences infligées aux personnes LGBTI et à leurs défenseurs.

C’est ainsi qu’au cours de l’année 2018, les deux organisations avec la collaboration de plusieurs autres reparties sur le territoire national à l’instar de Positive Vision, AAH, Alcondoms Cameroun et ASEMIR de l’Ouest, ont rédigé un rapport annuel sur les violences et les violations des droits en 2018 intitulé « Ignorance ».

^{Diagramme circulaire dans le rapport « Ignorance » .}

Au cours de l’année 2018, Humanity First et Alternatives-Cameroun ont donc documenté 1.134 cas de violences et d’abus de droit envers les personnes LGBTI. Comparativement aux 578 cas de violences et de violations en 2017. Cette année représente une hausse considérable des violences, soit le double du nombre précédemment enregistré. Le niveau de violence de l’année 2018 s’est matérialisé par trois cas de meurtres.

Parmi ces faits, le 12 aout 2018, la communauté LGBTI a été bouleversée par la mort de Kenfack Tobi Aubin Parfait, assassiné par son frère ainé qui le soupçonnait d’être homosexuel. Entre autres raisons de ce type d’actes, notons l’ignorance des principes de base des droits humains et de la réalité même de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle.

Le rapport annuel sur les violences et violations de droits à l’encontre des personnes LGBTI vise à faire reculer cette ignorance. Il décrit substantiellement des pratiques et politiques discriminantes infligées aux minorités sexuelles : arrestations arbitraires, violences physiques, psychologiques et sexuelles, arnaques, chantages, extorsions, et discours haineux.

Notons que les violences psychologiques représentent les cas les plus récurrents documentés au cours de l’année 2018. On relève de nombreuses violences morales parmi lesquelles les menaces, les intimidations, les injures, et bien d’autres.

Ce rapport interpelle la communauté internationale ainsi que tous les acteurs et organes de défense des droits humains à prendre en considération la situation des personnes LGBTI et leurs défenseurs au Cameroun.

Diagramme circulaire dans le rapport « Ignorance » .

Steeves Winner, l’auteur de cet article, est un activiste pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme. Le contacter à steeves.w@yahoo.

Article édité par Bruno Agar, membre du African Human Rights Media Network et docteur de l’Université de Paris-Saclay Evry-Val-d’Essonne. Bruno s’intéresse aux problématiques médiatiques contemporaines, en particulier dans le contexte africain.